La crise sanitaire à Hong Kong a été relativement faible, ce qui n’a pas empêcher le gouvernement de commander assez de doses pour vacciner l’ensemble de la population. Pourtant, la défiance à l’égard des vaccins reste importante. Les autorités pourraient donc bien être obligées de jeter des milliers de doses qui n’ont pas trouvé preneur.
L’ancienne colonie britannique a pourtant réussi à commander assez de doses pour vacciner l’ensemble de ses 7,5 millions d’habitants. Hong Kong avait notamment commandé 7,5 millions de doses du vaccin Pfizer, la même quantité du vaccin chinois CoronaVac. Pourtant, malgré la grande quantité de vaccin, seulement 19% des habitants ont reçu une première injection, et 14% la deuxième, depuis le début de la campagne de vaccination en février.
Un peu plus de 3,2 millions de doses ont déjà été livrées à Hong Kong, et seulement 1,2 millions de doses ont été administrées. Le reste des vaccins restant sont pour le moment stockés dans des frigos en attendant d’être utilisés. Cependant, même conservées au froid, ces doses ont une durée de vie limitée. À partir du mois de septembre, leur doses du vaccin Pfizer/BioNTech ne seront plus utilisables. Les premiers flacons vont périmer d’ici trois mois.
Défiance à l'égard du gouvernement
Il y a plusieurs raisons à cette méfiance de la population envers les vaccins : d’une part, la relative faiblesse de l’épidémie à Hong Kong. Le territoire contrôlé par la Chine n’a recensé que 11.000 cas de coronavirus depuis le début de la pandémie, et environ 200 morts. Avec le sentiment de ne pas être en situation d’urgence sanitaire, les Hongkongais ne sont pas pressés pour aller se faire vacciner.
Autre raison qui explique cette méfiance : la défiance de la population à l’égard du gouvernement sous l'autorité de la Chine. Depuis la grande révolution de 2019, les tensions persistent entre la population et l’exécutif, dont l'une des principales préoccupations était de réprimer l'opposition pro-démocratique et de constituer un parlement pro-Pékin, en pleine crise du Covid-19.
Les autorités ont utilisé plusieurs fois l'argument des restrictions sanitaires pour réprimer des rassemblements contre le régime, si bien que la population est plutôt méfiante concernant les directives de Carrie Lam, à la tête du gouvernement, et en particulier lorsqu’elles concernent le vaccin chinois de Sinovac. Cette dernière ne s'est par ailleurs pas déclarée favorable à l'instauration de mesures incitatives pour convaincre les Hongkongais de se faire vacciner, mais compte sur les entreprises privées pour promouvoir le vaccin auprès de leurs salariés.