Le gouvernement du Royaume-Uni doit dévoiler lundi un plan concernant l'immigration permettant de renforcer les contrôles à ses frontières, notamment avec un système entièrement numérisé qui permettra de «compter les entrées» dans le pays.
Les personnes venant au Royaume-Uni sans visa ou statut d'immigration devront désormais demander une autorisation de voyage (ETA) en ligne sur le modèle de ce qui existe pour voyager aux Etats-Unis, a indiqué dans un communiqué le ministère de l'Intérieur. Il s’attend «à ce qu'environ 30 millions de demandes d'ETA soient traitées chaque année».
Selon la ministre de l'Intérieur, Priti Patel, citée par l’AFP, le gouvernement vise à rendre le passage de la frontière «entièrement numérisé d'ici à la fin de 2025». Ce nouveau système permettra d'effectuer des contrôles de sécurité automatisés et en amont des arrivées dans le but «d'empêcher de graves criminels étrangers de pénétrer au Royaume-Uni».
Durcir les conditions d'immigration constituait l'un des objectifs des partisans du Brexit, désormais réalisé, qui a mis fin à la libre circulation entre le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne. La géographie particulière du Royaume-Uni, entouré par la mer (hormis entre l’Irlande du Nord et l’Irlande), lui permet un contrôle plus facile de l’accès à son territoire que les pays continentaux, dont les frontières terrestres rendent nettement plus simples les entrées illégales.
Compter les personnes qui entrent et qui sortent du pays
«Maintenant que nous avons repris le contrôle et mis fin à la libre circulation, la sécurité est au cœur même de notre stratégie d'immigration», a déclaré Priti Patel, citée dans un communiqué. «Notre nouvelle frontière entièrement numérique nous permettra de compter les personnes à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ce qui nous permettra de contrôler qui vient au Royaume-Uni», a-t-elle avancé.
Le ministère souligne que le nombre exact d'immigrés au Royaume-Uni est mal estimé, citant à titre d'exemple les données du «settlement scheme», un programme qui permet aux citoyens de l'UE qui vivaient dans le pays avant le 31 décembre 2020 de s'enregistrer pour conserver les mêmes droits de vivre, travailler et accéder à la sécurité sociale au Royaume-Uni après le Brexit.
À la fin du mois d'avril, il y a eu plus de 5,4 millions de demandes et 4,9 millions de statuts octroyés, indique le ministère, alors que le nombre de citoyens de l'UE vivant au Royaume-Uni était auparavant estimé à 3 millions.
Une immigration selon les compétences
Ce projet s'inscrit dans une réforme de la politique d'immigration, désormais basée sur un système «à points» favorisant les brillants cerveaux au détriment des travailleurs peu qualifiés. Pour obtenir un visa, les compétences, la connaissance de l'anglais ou encore les ressources financières sont prises en compte.
En mars, le gouvernement britannique avait aussi présenté une réforme du système d'asile prévoyant de ne plus accorder les mêmes droits aux personnes selon qu'elles soient entrées légalement ou illégalement dans le pays.