Deux jours après un attentat perpétré contre une école de filles ayant fait plus de cinquante morts à Kaboul et imputé par le gouvernement afghan aux Talibans, des combattants du mouvement fondamentaliste islamiste se sont emparés, mardi 11 mai, du district de Nerkh situé à une quarantaine de kilomètres seulement de la capitale afghane.
Historiquement, le district de Nerkh a longtemps servi de point d'accès à Kaboul ou de base pour lancer des attaques.
Dans ce contexte, la prise de contrôle de cette localité est suivie de très près, aussi bien du côté du gouvernement local que de celui de la communauté internationale. Elle est un épisode de plus dans une série d'événements illustrant la montée des tensions après l'annonce, par les Etats-Unis, de leur décision de quitter l'Afghanistan.
Les violences se succédant désormais à un rythme accru, les craintes sont immenses de voir une grande offensive des talibans déferler. Ceci d'autant plus que le mouvement est plus remonté et puissant que jamais.
Et si le ministère afghan de la Défense a annoncé mercredi qu'il entendait lancer très vite une contre-attaque pour reconquérir le district, beaucoup redoutent que cette mainmise sur Nerkh en annonce d'autres et ne soit que le début d'une longue liste.
Une reprise des tensions, un chaos généralisé redouté
Depuis des années, de vastes étendues de la province du Wardak et de la province voisine du Logar, stratégiques pour entrer dans Kaboul, sont en effet déjà contrôlées ou contestées par les Talibans.
Depuis que le président américain, Joe Biden, a fixé un retrait total de ses soldats au 11 septembre prochain avant de l'avancer au 4 juillet - deux dates éminemment symboliques - les combattants jihadistes encerclent de plus en plus les grands centres urbains afghans, la manoeuvre étant perçue comme une possible répétition avant un soulèvement général.
Les jours et les semaines à venir seront déterminants et à n'en point douter très observés.
La prise du district de Nerkh intervient alors qu'un cessez-le-feu de trois jours doit entrer en vigueur jeudi pour l'Aïd el-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du ramadan. Dans le contexte actuel d'instabilité, rien ne permet de dire s'il sera vraiment respecté.