Un dialogue à renouer. Ce 10 mai, les tensions entre Israéliens et Palestiniens se sont transformées en affrontements. Ceux-ci se sont multipliés, que ce soit lors des heurts sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem ou par des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza. Certaines nations sont attendues au tournant pour éviter une augmentation exponentielle des morts dans le conflit.
Le premier nom qui circule pour effectuer une médiation n'est autre que l'Egypte. Dirigé par Abdel Fattah al-Sissi, le pays a régulièrement pris ce rôle lors des précédents affrontements entre Israël et Palestine. C'était par exemple le cas en 2014 pendant la guerre de Gaza. Si les relations entre Jérusalem et Le Caire sont parfois tendues, cela ne devrait pas changer la donne en 2020.
«L'Egypte peut toujours prendre le rôle de médiateur. Il s'agit du pays qui a connu toutes les victoires arabes, qui met en avant le panarabisme. Yasser Arafat disait d'ailleurs qu'il n'y avait pas de victoire sans l'Egypte», explique Marie Kortam, chercheure associée à l'Institut Français du Proche-Orient. L'experte est cependant moins convaincue de l'importance du Qatar, qui aurait initié une tentative de médiation avec l'ONU et l'Egypte, la faute à un «manque de crédibilité».
Les Etats-Unis en retrait ?
Un autre pays pourrait rejoindre la cohorte de médiateur au Moyen-Orient : la Jordanie. Le voisin d'Israël est l'un des premiers à avoir signé la paix avec l'Etat hébreu, tout en gardant contact avec l'Autorité palestinienne. D'après Marie Kortam, Amman aura un rôle primordial, puisque le conflit tourne autour de l'éviction de familles dans Jérusalem-Est, une zone contrôlée par la Jordanie avant 1967. «Ils ont construit les maisons en promettant aux familles qu'elles leur appartiendraient au bout de trois ans. Ils agiront donc en défenseur des droits», estime la chercheuse.
À Washington et en occident en revanche, les prises de position sont plus difficiles. En témoigne notamment la séquence diffusée par plusieurs médias hier d'une conférence de presse tenue par le porte-parole du département d'Etat américain. Ned Price a eu l'air embarrassé à plusieurs reprises, réaffirmant le droit d'Israël à se défendre, sans réussir à donner sa position lorsque la même question lui est posée pour les Palestiniens. Très prudente, l'administration de Joe Biden continue d'appeler au calme, ne souhaitant s'aliéner aucun des deux camps concernés. Les prochains jours laisseront transparaître, ou non, une éventuelle envie d'intervention du côté américain, plus d'un an après le plan de paix proposé par Donald Trump.
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— The National (@TheNationalNews) May 10, 2021