Une montée des tensions qui inquiète. En Afghanistan, de nombreuses attaques ont fait augmenter le nombre de morts la semaine dernière, donnant du grain à moudre à ceux qui plaident pour un maintien des Etats-Unis dans le pays, alors que le départ des troupes est désormais prévu le 4 juillet prochain.
Entre le 30 avril et le 6 mai dernier, au moins 184 personnes ont perdu la vie, dont 140 membres des forces gouvernementales et 44 civils. Ce 9 mai, une explosion devant une école pour filles a fait plus de 50 morts. Les talibans sont accusés par le président du pays d'être à l'origine de l'incident, mais les premiers cités nient. Comme l'explique le New York Times, le bilan humain n'a pas été aussi élevé depuis octobre dernier.
L'augmentation de ces attaques est intervenue aux alentours du 1er mai, date à laquelle Donald Trump avait promis de retirer tous les soldats américains du pays. Joe Biden, au pouvoir depuis le 20 janvier dernier, a repoussé cette date au 11 septembre, avant de changer d'avis pour fixer le grand départ au 4 juillet. Le chef de talibans Haibatullah Akhundzada avait déclaré qu'il s'agissait d'une «violation» de l'accord.
Un processus de paix en panne
Les prochains jours devraient cependant donner du répit aux Afghans, puisque le groupe armé a promis d'entamer un cessez-le-feu de trois jours pendant la fête de l'Aïd, qui marque la fin du ramadan dans la religion musulmane. «Il est ordonné aux moudjahidines des émirats islamiques de cesser toutes les attaques contre l'ennemi dans tout le pays du premier au troisième jour de l'Aïd», ont ainsi annoncé les talibans.
Des négociations entre ces derniers et le gouvernement avaient été ouvertes au Qatar en septembre dernier, pour tenter de trouver un terrain d'entente une fois les Etats-Unis partis. Cependant, celles-ci n'avancent pas, et les attaques récentes pourraient bien mettre un terme à ces tentatives de paix. Un scénario qui fait craindre que le pays ne redevienne rapidement une place forte du terrorisme islamiste.