La vaccination, un marché qui rapporte. Sur l'année 2020, Pfizer, AstraZeneca et Johnson & Johnson ont versé 26 milliards de dollars à leurs actionnaires sur l'année passée d'après The People's Vaccine, une coalition d'ONG qui demandent un accès global aux traitements.
Le chiffre choque certains observateurs. Car d'après The People's Vaccine, ce montant aurait pu permettre de couvrir la vaccination de toute la population africaine. D'après leur calcul, Pfizer a versé 8.44 milliards, Johnson & Johnson 10.5 milliards et AstraZeneca 3.6 milliards.
«C'est une faillite morale que les pays riches autorisent un petit groupe d'entreprises à garder la technologie du vaccin sous clé pendant qu'ils vendent leurs doses limitées aux plus offrants», déclare Heidi Chow, qui travaille pour l'ONG Global Justice Now. «C'est une urgence de santé publique, pas une opportunité de profit pour le secteur privé», dénonce de son côté Anna Marriott, conseillère santé pour Oxfam.
Une pression sur Joe Biden
Il faut dire que dans les pays les moins aisés, la vaccination se fait encore plus lentement que dans le reste du monde. Selon Tedros Adhanonom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, «un habitant sur 500 a reçu une dose dans les pays aux revenus faibles», contre un sur quatre dans les nations les plus riches.
Pour inverser cette tendance, une lettre signée par François Hollande, Gordon Brown et 175 autres anciens chefs d'Etat ou prix Nobel a été envoyée à Joe Biden. Elle demande à ce que la propriété intellectuelle des vaccins fabriqués par des entreprises américaines soit levée pour produire plus massivement les vaccins et réduire les coûts pour les pays. À l'heure actuelle, la Maison Blanche n'a pas répondu aux demandes, alors que le pays a dépassé les 200 millions de personnes vaccinées.