En colonisant l'Algérie, la France a rendu sa population analphabète. C'est ce qu'a estimé Abdelmadjid Chikhi, le directeur des Archives nationales de l'autre côté de la Méditerranée.
Cité par plusieurs médias locaux, celui qui est également conseiller pour les questions mémorielles du président algérien Abdelmadjid Tebboune a assuré qu'au début de la colonisation française, en 1830, «tous les Algériens lisaient et écrivaient». Citant, sans les nommer, «les historiens», il a expliqué que «le taux d'analphabétisme n'approchait pas les 20% de la population».
Abdelmadjid Chikhi, qui s'exprimait samedi lors d'une «Journée du savoir», organisée au centre des archives à Alger, a ensuite développé son propos. «Pendant les trente premières années de colonisation, la France avait éliminé les personnes qui lisaient et qui écrivaient. Il s'en est suivi l'ère du pillage», a-t-il déclaré.
Ces déclarations promettent d'alimenter encore un peu plus les tensions entre Paris et Alger, nées de la remise en janvier dernier d'un rapport de l'historien Benjamin Stora à l'Elysée. Censé amorcer une «réconciliation des mémoires» entre la France et l'Algérie, celui-ci avait été froidement accueilli par Alger.
Chikli lui-même avait évoqué, il a quelques semaines, un «rapport franco-français» ne concernant «pas l'Algérie», tandis qu'un ministre avait qualifié la France d'«ennemi éternel» de l'Algérie.