Jusqu'où peut-on aller pour quelques likes ? Pointée du doigt pour la quête de validation perpétuelle qu'elle suscite, cette fonctionnalité d'Instagram pourrait bien disparaître. Mercredi 14 avril, l'application de Facebook a lancé un test, permettant aux utilisateurs de la désactiver s'ils le souhaitent.
Plusieurs options s'offrent à eux : ils peuvent «choisir de ne pas voir le nombre de likes sur les publications d'autrui», désactiver cette option sur leurs propres publications ou encore «conserver l'expérience originale».
En 2019, Instagram s'inquiétait déjà de voir sa plate-forme se transformer en «compétition» de likes. A l'époque, le réseau social avait décidé d'expérimenter la disparition de cette option pour un petit nombre d'inscrits, mais les résultats s'étaient avérés mitigés. Parmi les membres de ce groupe test, certains s'étaient effectivement sentis libérés de la dictature des likes mais d'autres regrettaient cette fonctionnalité, déplorant notamment de ne plus pouvoir identifier les tendances populaires.
Une étude du Pew Research Center conduite en 2018 aux Etats-Unis a pourtant montré que parmi les 72% d'adolescents américains inscrits sur la plate-forme, 40% d'entre eux se sentaient obligés de ne partager que les contenus recueillant le plus de likes ou commentaires.
Une quête illusoire qui, selon différents experts, soumet les utilisateurs, notamment les plus jeunes, à une forme de pression sociale dangereuse pour leur santé mentale. Confrontés à des images qui ne reflètent en rien la réalité, les adolescents sont enfermés «dans une fausse bulle de perfection» qui leur donne l'impression de ne «pas être à la hauteur», affirme Michaël Stora, psychologue et président de l'Observatoire français des mondes numériques.
Avec cette nouvelle expérimentation, menée au niveau mondial, Instagram prend le parti de «donner davantage de contrôle à chaque utilisateur». L'objectif reste néanmoins le même : permettre aux inscrits de «construire l'expérience qui [leur] convient» en réduisant, pour ceux qui en ressentent le besoin, la pression des likes.