Disponible sur Youtube depuis quelques semaines mais également dans les salles de cinéma chinoises depuis le 28 mars dernier, cette comédie musicale a suscité la colère du public.
Et pour cause, ce film musical titré «The Wings of Songs» véhicule une image positive de la façon dont est traitée la population ouïghoure dans la région du Xinjiang. Filmée dans cette région même, la comédie a été produite par l’état chinois.
L’histoire est centrée autour d’un groupe de trois musiciens en manque d’inspiration, qui décident d’entreprendre un voyage et de retourner dans leur région natale, le Xinjiang. Au cours de leur périple, les magnifiques paysages s’enchaînent et laissent place aux différentes traditions des peuples qui occupent la région, tels que les Ouïghours, les Tadhiks ou encore les Kazakhs vivant tous ensemble et en harmonie. Le tout rythmé par de la musique et des chorégraphies dignes de Bollywood.
Malheureusement, cette très jolie mise en scène est loin de refléter la triste réalité que subit le peuple ouïghour. Les militants ont exprimé leur colère à travers les réseaux sociaux en critiquant ce film, perçu surtout comme une nouvelle propagande orchestrée par le gouvernement chinois, qui se trouve aux antipodes du réel statut des musulmans minoritaires chinois.
“The Wings of Songs,” a #musical film, presents three young men — a Uyghur, a Kazakh and a Han Chinese — come together to pursue their musical dreams. It is a part of Beijing’s #propaganda to push back on sanctions & criticism of its oppression of the #Uyghurs .#China #Film pic.twitter.com/XNrPbufUqQ
— प्रियराज/PrriyaRaj (@PrriyaRaj) April 6, 2021
China which is crushing Muslims especially Uyghurs is criticised world over and US and others put restrictions hence Chinese government made a film ‘The Wings of Songs’ in which Uyghur Muslims and other minorities are shown singing and dancing.
— Jai Kumar Verma (@JaiPushpa) April 6, 2021
Le triste sort des Ouïghours
En effet, depuis 2014 des milliers de Ouïghours sont détenus dans les fameux camps d’internement du Xinjiang dans le but de renier l’Islam et d’être dévoués envers le régime communiste. Parmi les tortures qu’ils subissent, les détenus seraient forcés de manger de la viande de porc et de boire de l’alcool.
De plus, les femmes ouïghoures en âge de procréer ont été stérilisées de force et victimes de travail forcé notamment pour récolter le coton. Coton qui sert aux grandes enseignes européennes pour la confection de leurs collections de vêtements. Au départ niée par la Chine, l’existence de ces camps a été reconnue en 2018 par Pékin, qui les rebaptise «camps de transformation par l’éducation».
Bien que la Chine continue de ne pas assumer tous ces faits rapportés, l’Union européenne a finalement pris quelques premières mesures. Des sanctions en l’occurrence, contre des dirigeant chinois pour violation des droits de l’homme. Mais la Chine a réagi dans la foulée en mettant sur une liste noire des personnalités publiques qui dénoncent leur régime répressif, tel que l’euro-député français, Raphaël Glucksmann.
En attendant, même si la Chine continue de colporter une «fausse réalité» à travers différentes stratégies de communication, «The Wings of Songs» n’a pas encore atteint les 2.000 vues sur Youtube. Et d’après le New York Times, le film n’a récolté que 92.000 euros au box-office chinois. Une propagande qui ne semble donc pas avoir trouvé son public.