Des hauts et des bas pour Benjamin Netanyahou. Loué pour sa stratégie vaccinale en Israël et récent vainqueur des élections législatives dans le pays, le Premier ministre fait face à deux grandes difficultés. Il doit en effet affronter les juges dans son procès pour corruption, mais a surtout des difficultés à former son gouvernement de coalition.
Pour réussir cette dernière étape, qui le conforterait en tant que Premier ministre, le leader du Likoud doit impérativement rallier à sa cause une majorité de députés à la Knesset (Assemblée israélienne). Son parti n'en a gagné «que» 30 sur 120. Son objectif est donc désormais de créer une alliance avec d'autres partis pour en obtenir 61. Mais selon les observateurs, cela va s'avérer presque impossible.
Le président du pays, Reuven Rivlin, a lui-même fait part de ses doutes. Alors qu'il devait obligatoirement nommer quelqu'un pour former un gouvernement selon la procédure, il a estimé qu'aucun d'entre eux n'avait de «réelles possibilités» d'y parvenir. Benjamin Netanyahu s'est donc imposé comme le choix le plus crédible, mais sans grand enthousiasme de la part du chef d'Etat.
Pour faire mentir les prédictions, le Premier ministre devrait regarder vers sa droite. Grâce au soutien de partis ultra-orthodoxes et de «Sionisme religieux» à l'extrême droite, il compte 52 parlementaires derrière lui. Il pourrait notamment se tourner vers Naftali Bennett, leader de la droite nationaliste qui possède 7 sièges à la Knesset. Celui-ci n'a cependant pas clairement annoncé ses intentions pour les jours à venir.
«Le Premier ministre de tous»
Cela n'a pas empêché Benjamin Netanyahou d'afficher son optimisme, promettant de sortir Israël de «la spirale des élections». Les dernières, qui se sont tenues en mars, étaient en effet les quatrièmes en seulement deux ans. Dans l'optique d'attirer les élus, il s'est également qualifié de «Premier ministre de tous, religieux et laïcs, des gens de droite et de gauche, bédouins et chrétiens, juifs et arabes».
Mais sa tâche est rendue encore plus ardue par le dossier judiciaire qui le concerne. La procureure principale a ainsi accusé le politicien d'avoir usé de son pouvoir de manière «illégitime».
Quoi qu'il en soit, l'horloge tourne pour Benjamin Netanyahou, qui n'a pas le temps qu'il veut pour réussir son tour de force. Il dispose d'un délai de 28 jours, qui peut être prolongé de 14 jours. En cas d'échec, l'une des solutions possibles est l'organisation de nouvelles élections, ce qui prolongerait la crise politique dans le pays.