A l'origine, la stratégie suédoise prévoyait de vacciner contre le Covid-19 tous les adultes volontaires d'ici la fin du mois de juin. Mais, tel un grain de sable dans l'engrenage, les retards de livraison des fabricants de vaccins ont tout fait basculer, repoussant l'objectif d'au moins deux mois.
Contraint de revoir ses plans, le gouvernement prévoit à présent de pouvoir administrer seulement la première dose de sérum à tous les Suédois majeurs qui le souhaitent d'ici au 15 août. Alors même que l'objectif initial, fixé à la fin du mois de juin, concernait une vaccination intégrale, c'est-à-dire avec deux injections.
Sverige har en hög vaccinationskapacitet, men vi och EU har inte fått vaccin i den takt som avtalen förskriver. Därför justerar staten och SKR vaccinöverenskommelsen utifrån de senaste leveransprognoserna. Men arbetet går framåt: Var sjunde vuxen svensk har nu fått minst en dos.
— Lena Hallengren (@lenahallengren) April 1, 2021
Le calendrier a donc été largement bouleversé par les retards de livraison. La vaccination des plus fragiles n'est elle-même pas terminée puisque, lors d'une conférence de presse, les autorités ont précisé que les plus de 65 ans pourraient recevoir leur première dose d'ici au 16 mai.
La ministre de la Santé, Lena Hallengren, a précisé qu'elle n'était pas en mesure de «dire quand tout le monde aura eu sa deuxième dose», notamment parce que l'écart entre les deux injections varie selon les laboratoires et peut atteindre jusqu'à neuf à douze semaines. Sur Twitter elle tente néanmoins de rassurer : «Le travail avance : un Suédois adulte sur sept a maintenant reçu au moins une dose».
Une stratégie sans confinement
La Suède est actuellement confrontée à une troisième vague de contaminations, avec un taux d'incidence dans le top 10 européen, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé. Le pays s'est distingué dès le début de la pandémie en faisant le choix de ne jamais recourir au confinement ou à d'autres mesures coercitives.
Dans la lutte contre le coronavirus, les Suédois ont en effet davantage été soumis à des recommandations qu'à des restrictions. Le port du masque, par exemple, n'est pas obligatoire dans l'espace public et les habitants n'y ont recours que de façon restreinte.
Avec plus de 13.400 morts et 800.000 cas pour 10,3 millions d'habitants, le bilan de la singulière stratégie suédoise est mitigé. Il parait lourd si on le compare à celui des pays nordiques voisins mais plutôt moindre par rapport à ceux des nations européennes les plus durement touchées.