Des scientifiques ont détecté pour la première fois le variant britannique chez des animaux de compagnie. D’après une étude menée par une équipe des chercheurs français et britanniques, des chats et des chiens ont en effet contracté le variant B.1.1.7, apparu en septembre 2020 dans le Kent.
Les virologues, qui ont publié leurs résultats sur le site BioRxiv, ont été amenés à tester des animaux admis dans une clinique vétérinaire situé en périphérie de Londres, après que l’établissement a signalé une augmentation des cas de myocardite.
trois bêtes testées positives
Entre décembre 2020 et février 2021, l’incidence de cette inflammation du myocarde, le muscle permettant au cœur de se contracter et de pomper le sang, est passée de 1,4 à 12,8%, précise le virologue Eric Leroy, de l’Institut de recherche pour le développement de l’Université de Montpellier.
Pour en savoir davantage, l’équipe a examiné huit chats et trois chiens, âgés de 1 à 12 ans, et sans antécédent de maladie cardiaque, qui souffraient notamment de troubles cardiaques, d’arythmies et d’œdèmes pulmonaires, de syncope (perte de connaissance), et présentaient également une perte d’appétit.
Des symptômes qui ne sont pas sans rappeler ceux des malades du Covid-19. C’est pourquoi les spécialistes ont décidé de tester les petits compagnons à quatre pattes par RT-PCR. Résultat, trois bêtes ont été testées positives au variant britannique. Pour l’heure, les virologues ne peuvent pas affirmer que le virus soit à l’origine des myocardites. Toutefois, cette hypothèse est probable.
«des signes cliniques inhabituels»
C’est pourquoi d’autres études approfondies vont être menées. Il est nécessaire d’évaluer le niveau de contagiosité du variant britannique entre animaux de compagnie, et sa transmission de l’animal à l’homme, ont-ils souligné, rappelant que ces signes cliniques sont «inhabituels chez ces animaux».
En effet, jusqu’à présent les chiens et les chats qui avaient été contaminés par la souche classique du SARS-CoV-2 ne présentaient que des signes cliniques légers (toux éternuement, écoulement nasal…), voire étaient asymptomatiques.
«Compte tenu de l’infectiosité et de la transmissibilité accrues du variant B.1.1.7 pour les humains, la découverte de chats et de chiens infectés par le B.1.1.7 met plus que jamais en évidence le risque que les animaux de compagnie puissent potentiellement jouer un rôle significatif dans la dynamique de l’épidémie de SARS-CoV-2», ont déclaré les spécialistes.
deux cas au texas
Des chercheurs de la Faculté de médecine vétérinaire et de sciences biomédicales de la Texas A&M University ont d'autre part indiqué, le 13 mars dernier, avoir détecté le variant B.1.1.7 chez un chien et un chat dans le comté de Brazos, au Texas (Etats-Unis). Ils ont été testés positifs à la mi-février, deux jours après leur propriétaire.
Mais, contrairement aux animaux de la clinique vétérinaire, ils se portaient bien et ne présentaient aucun signe clinique grave de la maladie.