Les conséquences économiques de la crise du coronavirus et la fermeture des écoles devraient entraîner une augmentation des mariages forcés, selon un rapport publié de 7 mars par l’Unicef. Environ 10 millions de jeunes filles supplémentaires risquent d’être mariées durant leur enfance.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Fondation des Nations unies pour l’enfance tire la sonnette d’alarme. Plusieurs facteurs, imputable à la pandémie de Covid-19, pourraient en effet faire augmenter le nombre de mariages de jeunes filles avant 18 ans. «Ces 10 dernières années, la proportion de jeunes femmes dans le monde mariées durant leur enfance a baissé de 15 %, passant de près d’une femme sur quatre à une femme sur cinq. Quelque 25 millions de mariages ont ainsi été évités, mais ces progrès sont aujourd’hui compromis», souligne l’organisation dans un communiqué. Avant la pandémie, environ 100 millions de filles risquaient déjà de subir un mariage forcé.
Cette augmentation probable du nombre de mariages forcés résulte notamment de la fermeture des écoles, de la dégradation de la situation économique de certaines communautés, voire de la mort de parents du Covid-19, laissant ainsi de nombreux enfants, et notamment des jeunes filles, dans une situation de précarité et éloignés des structures d’aide à l’enfance. «Le mariage des enfants augmente également les risques de grossesse précoce et non planifiée, et donc de complications et de mortalité chez la mère, ajoute l’Unicef. Cette pratique peut en outre couper les filles de leur famille et de leurs amis et les empêcher de participer à la vie de leur communauté, une situation qui a de lourdes conséquences sur leur santé mentale et leur bien-être.»
Rouvrir les écoles au plus vite
Selon les données de l’Unicef, environ 650 millions de femmes actuellement en vie ont été mariées durant leur enfance. Le 4 mars dernier, l’organisation alertait aussi sur la menace que représentent la pandémie mondiale sur le droit des femmes et des jeunes filles. Le coronavirus menace en effet l’accès des femmes à certains services de santé essentiels, laissant craindre «une augmentation de la mortalité infantile et maternelle». Les confinements font aussi augmenter les risques de violences basées sur le genre.
Baisse de la scolarisation des filles
Hausse du mariage d’enfants
Hausse des violences basées sur le genre
Hausse du nombre de cas de #MGF
La pandémie de #COVID19 fait peser de lourdes menaces sur les droits des filles à travers le monde. #8mars #IWD2021— UNICEF France (@UNICEF_france) March 7, 2021
Pour lutter contre ce phénomène, l’Unicef demande à ce que les écoles à travers le monde puissent de nouveau accueillir des élèves. Selon leurs estimations, les écoles sont entièrement fermées depuis bientôt un an pour environ 168 millions d’enfant à travers le monde. «Pour ces enfants, nous ne pouvons nous permettre d’entrer dans la deuxième année d’enseignement en présentiel restreint ou même inexistant, s'alarme Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef. Il faut faire tout ce qui est possible pour garder les écoles ouvertes ou leur accorder la priorité dans les plans de réouverture.»