Inconnue du grand public, la militante féministe allemande Clara Zetkin est pourtant à l'origine de la Journée internationale des Droits des Femmes, que l'on célèbre en ce lundi 8 mars. Voici ce qu'il faut absolument connaître sur cette figure que l'Histoire a oublié.
Tout commence en 1910, à Copenhague au Danemark, où l'internationale socialiste s'est donné rendez-vous. Et c'est là, que la militante allemande Clara Zetkin invite les femmes à se mobiliser, à une date précise, pour sensibiliser le monde à la cause des travailleuses.
«Les femmes socialistes de tous les pays organiseront tous les ans une Journée des femmes, dont l'objectif premier est l'obtention du droit de vote. Cette revendication doit être examinée à l'aune de la question des femmes dans la conception socialiste. La journée des femmes sera internationale et fera l'objet d'une organisation soignée», déclame-t-elle devant une foule de femmes, venue de 17 pays différents. Et la proposition à peine formulée est aussitôt adoptée à l'unanimité.
C'est ainsi que le 19 mars 1911 est célébré la première journée internationale des droits des femmes. Une initiative qui sera ensuite reprise par plusieurs mouvements féministes tout le long du XXème siècle, avant d'être pérennisée en 1977 par l'ONU, en la journée du 8 mars.
Lutter pour s'émanciper
Clara Zetkin, née Eissner, a lutté toute sa vie pour s'émanciper du patriarcat. Emprisonnée en 1915 pour son engagement pacifiste en pleine Première guerre mondiale, elle devient députée cinq ans plus tard sous l'étiquette communiste.
Le 30 août 1932, à 75 ans, elle est chargée, en sa qualité de doyenne du Reichstag, de prononcer le discours d’inauguration du parlement. Elle lance alors un vibrant appel à lutter contre le nazisme. Ce sera sa dernière manifestation publique. Exilée à Moscou, elle y meurt le 20 juin 1933.
Mère de deux garçons, et en union-libre avec Ossip, elle a toujours été une ardente partisane du travail des femmes, le seul moyen pour elles d’accéder à l’autonomie vis-à-vis de leur père, mari ou frère.
Et aujourd'hui, ses combats alliant lutte pour le socialisme et lutte pour l'émancipation sont toujours saluées par de grandes féministes, comme la militante noire américaine Angela Davis.