La fiancée turque du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné au consulat de son pays à Istanbul, a appelé ce lundi 1er mars, à «punir sans délai» le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, après la publication d'un rapport américain l'accusant d'avoir validé son meurtre.
«Il est impératif que le prince héritier, qui a ordonné le meurtre brutal d'une personne innocente, soit puni sans délai», a affirmé Hatice Cengiz dans un communiqué. «Cela pourrait non seulement rendre justice pour Jamal, mais aussi éviter que des actes semblables ne soient commis à l'avenir», a-t-elle ajouté.
Vendredi dernier, les Etats-Unis ont publié un rapport des services de renseignement qui estime que Mohammed ben Salmane avait «validé» une opération dont l'objectif était de «capturer ou tuer» Jamal Khashoggi. Cependant Washington n'a pas annoncé de sanction contre l'héritier du trône d'Arabie Saoudite.
«Si le prince héritier n'est pas puni, cela enverra un signal pour toujours que le principal coupable peut tuer en toute impunité»
«Je salue la publication du rapport américain. La vérité, qui était déjà connue, a été réaffirmée et est désormais définitive. Mais ce n'est pas assez, car la vérité n'a de sens que si elle sert l'accomplissement de la justice», a poursuivi Hatice Cengiz.
«Si le prince héritier n'est pas puni, cela enverra un signal pour toujours que le principal coupable peut tuer en toute impunité», a-t-elle déclaré. «Les gouvernements du monde entier, à commencer par l'administration Biden, doivent se demander s'ils sont prêts à serrer la main d'une personne dont la culpabilité (...) a été attestée, sans avoir été punie», a-t-elle conclu.
Critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi, résident aux Etats-Unis et chroniqueur du quotidien Washington Post, a été assassiné le 2 octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite. Son corps, démembré, n'a jamais été retrouvé.