Quand la science rejoint les mythes. Une étude archéologique parue ce 12 février révèle que les pierres formant le monument de Stonehenge auraient été rapportées du Pays de Galles.
Cette découverte a tout de suite rappelé une légende aux scientifiques. En effet, un mythe vieux de 900 ans racontait que Merlin l'enchanteur avait fait démonter le cercle de pierres situé en Irlande pour le rapatrier en Angleterre, à Salisbury Plain. Comme l'explique l'étude publiée dans la revue Antiquity, la légende en question, narrée par Geoffroy de Monmouth, était pleine d'incohérences historiques, mais l'idée selon laquelle le monument avait été érigé ailleurs semble donc possible.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur la découverte d'un site d'un ancien monument mégalithique situé à 280 kilomètres de Stonehenge, à Waun Mawn au Pays de Galles. Ils y ont trouvé que les dimensions du lieu étaient très proches de celui situé en Angleterre, que les matériaux utilisés étaient presque identiques, et que l'alignement avec le soleil était le même. La principale différence étant que presque toutes les pierres ont disparu sur ce site.
Une migration qui interroge
Ces indices font croire aux archéologues en question qu'au moins «une partie du cercle de Waun Mawn a été déplacé du pays de Galles à Salisbury Plain». Pour autant, contrairement à la légende, les chercheurs pensent que ce déplacement vient d'une migration d'un peuple, et non pas d'un «trophée de guerre emporté par un Merlin néolithique et son armée».
Cette théorie s'appuie sur une autre découverte réalisée en 2018. Des chercheurs avaient estimé que plusieurs individus enterrés à Stonehenge étaient d'origine galloise. De plus, les archéologues ont prouvé depuis plusieurs années que les «pierres bleues», roches volcaniques présentes sur le site, provenaient bel et bien de l'ouest du Pays de Galles.
Mais si le mystère sur l'origine du lieu si énigmatique semble peu à peu se lever, les questions ne font que se multiplier. Car les scientifiques n'ont pour le moment pas connaissance de la raison qui a poussé les Gallois de cette période à migrer vers l'Angleterre, emportant avec eux leurs monuments et le bétail. De quoi laisser encore un peu de travail aux archéologues pour les années à venir.