La Russie et l'Union européenne se montrent les dents. Dans le sillage de l'affaire Navalny, les relations diplomatiques entre les deux parties se sont tendues ces derniers jours, entraînant même l'expulsion de diplomates des deux côtés.
Ces réprimandes ont commencé le 5 février dernier, lorsque le Kremlin a exigé le départ de diplomates venus d'Allemagne, de Pologne et de Suède. Une mesure importante motivée, selon Moscou, par la participation de ces personnes à des «rassemblements illégaux» en soutien à l'opposant Alexeï Navalny. Ce dernier apprenait le même jour qu'il était envoyé dans un camp pénitentiaire pendant deux ans et demi.
La sanction n'a pas été acceptée par les gouvernements européens concernés. Ce 8 février, de manière presque simultanée, la Pologne, l'Allemagne et la Suède ont chacun annoncé le départ d'un diplomate russe en poste dans leur pays. L'objectif étant de marquer leur opposition à Vladimir Poutine, tout en défendant leurs fonctionnaires à l'étranger. Le diplomate allemand expulsé ne cherchait qu'à «s'informer par des moyens légaux sur l'évolution de la situation sur le terrain» a par exemple expliqué Berlin.
Des sanctions à venir ?
Mais l'affaire pourrait ne pas s'arrêter là. Ce 9 février, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a recommandé l'application de nouvelles sanctions contre la Russie. «Le gouvernement russe est sur une voie autoritaire et se montre sans pitié dans l'affaire Navalny», a-t-il exprimé à Bruxelles. Des proches de l'opposant ont d'ailleurs pris part à des discussions européennes sur ce sujet, et ont été qualifiés de «traîtres» par le Kremlin.
Parmi les mesures envisagées contre le régime russe, l'on retrouve notamment des sanctions personnelles à l'encontre de proches de Vladimir Poutine comme Roman Abramovitch ou encore le directeur des services de sécurité (FSB) Igor Chouvalov. Reste à savoir si cela pourrait faire flancher le gouvernement russe.
L'opposition entre la Russie et l'Union européenne sur le dossier Navalny existe depuis l'empoisonnement de celui-ci à l'été 2020. Il avait été accueilli en Allemagne pour se soigner et se remettre sur pied. Une fois qu'il était rentré en Russie, Angela Merkel, Emmanuel Macron ou encore Ursula von der Leyen ont demandé sa libération à plusieurs reprises, que ce soit avant ou après sa condamnation le 5 février dernier. Sans une libération rapide d'Alexeï Navalny, il y a donc fort à parier que les relations entre les deux camps continuent de se tendre dans les prochaines semaines.