Le président américain Joe Biden a appelé jeudi à la «fin» de la guerre au Yémen, en annonçant mettre un terme au «soutien» et aux «ventes d'armes» des Etats-Unis à la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite dans ce pays.
«Nous renforçons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre au Yémen, une guerre qui a créé une catastrophe humanitaire et stratégique», a-t-il déclaré dans son premier discours de politique étrangère, au département d'Etat. «Cette guerre doit cesser», a-t-il martelé. «Et pour souligner notre détermination, nous mettons fin à tout soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, y compris aux ventes d'armes», a-t-il ajouté.
Cette décision marque un virage important dans la politique américaine sur place, et intervient quelques jours seulement après une première annonce, mettant fin à la vente d'armes à l'Arabie Soudite. Pour rappel, Ryad intervient depuis 2015 pour soutenir le gouvernement yéménite contre les rebelles Houthis. Le conflit était devenu un terrain de conflit international, avec l'intervention de puissances voisines comme l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis ou encore l'Iran.
La guerre sur place a entraîné l'une des plus grandes catastrophes humanitaires de ces dernières années. Oxfam estimait en 2020 que 80% de la population nécéssitait une aide, notamment à cause de la famine et du choléra qui font des ravages. Après l'annonce concernant la suspension des ventes d'armes, Amnesty International avait d'ailleurs salué une «décision historique».
Antony Blinken, le secrétaire d'Etat de Joe Biden, a également annoncé qu'il souhaitait «réexaminer» le statut des rebelles houthis, qui avaient été classés comme organisation terroriste par l'administration de Donald Trump. L'objectif étant notamment de faciliter l'envoi d'aide humanitaire sur place. Quelques heures avant le premier discours de Joe Biden sur la politique étrangère, le dossier semblait donc être l'une des priorités de son gouvernement.