Une denrée rare. Avec l'étirement de la pandémie de coronavirus et des patients toujours aussi nombreux dans les hôpitaux, de nombreux pays font face à des difficultés pour fournir de l'oxygène à ceux qui en ont le plus besoin.
Ces derniers jours, c'est le Mexique qui semble le plus en difficulté sur le sujet. Depuis la fin du mois de janvier, les pénuries sont si importantes que des malades ne peuvent pas avoir accès à cette assistance respiratoire. Une situation d'autant plus grave que la rareté cause une augmentation des prix. Selon Reuters, il faut compter au moins 160 dollars (133 euros environ) pour une recharge de 24 heures, alors que le salaire moyen journalier est de 7 dollars (5,8 euros environ).
Le Brésil, les Etats-Unis ou encore l'Afrique du Sud ont connu des situations semblables, ou s'en approchent. Au Pérou, des habitants font parfois jusqu'à 72 heures de queue en dormant dans la rue pour espérer obtenir une bouteille. Une problématique qui tend encore un peu plus des hôpitaux parfois au bord de la rupture. Mais il est pour autant difficile de répondre à la demande quant à ce gaz vital.
L'oxygène est en effet une matière hautement instable et inflammable. Pour la transporter, il faut au préalable liquéfier le gaz, et le garder constamment à une température de -183 degrés Celsius. Selon NPR, ces difficultés de production et de conservation font que l'oxygène est régulièrement produit dans un rayon de 160 kilomètres de sa destination finale. Les pays qui produisent plus que nécessaire ne peuvent donc pas facilement en faire disposer leurs voisins pour des raisons de sécurité.
Un patient sur cinq A besoin d'oxygène
En France, la situation est également tendue, et pourrait rapidement se compliquer. Interrogé par Le Point, Bernard Zenou, président d'une entreprise vendant des générateurs d'oxygène, explique qu'en temps normal «il suffisait d'une livraison par semaine, il en faut maintenant une par jour. (...) Il suffirait que les camions ne puissent pas rouler pendant 24 heures pour que cela pose des problèmes».
Si l'on en croit les chiffres de l'OMS, régler la situation s'avère être d'une importance capitale. En effet, 1 malade sur 5 atteint par le Covid-19 aura besoin d'assistance respiratoire, un chiffre qui grimpe à 3 sur 5 pour les cas les plus graves. Trouver des solutions rapides pour pallier les manques sera donc l'un des objectifs prioritaires des pays touchés en attendant de pouvoir vacciner massivement les populations.