Un résultat encourageant dans le combat contre le coronavirus. En plus de protéger de la maladie, le vaccin d'AstraZeneca et de l'université d'Oxford réduirait la transmission du Covid-19, selon une étude de ses essais cliniques publiée mardi. C'est la première fois qu'un vaccin montre une telle faculté.
Pour étudier la transmission du virus, les chercheurs de l'université d'Oxford ont testé chaque semaine les participants des essais cliniques. Ils ont trouvé que le taux de positivité des tests PCR chutait de 67 % après une seule dose de vaccin. Ces données indiquent ainsi que le vaccin d'AstraZeneca/Oxford, autorisé en France mardi pour les moins de 65 ans, «peut avoir un impact substantiel sur la transmission en réduisant le nombre d'individus infectés dans la population», affirme l'étude, qui n'a pas encore fait l'objet d'un examen par les pairs.
Des résultats «absolument superbes», s'est réjoui le ministre de la Santé britannique Matt Hancock sur Twitter, la même analyse montrant par ailleurs que le vaccin confère une protection de 76 % contre une infection symptomatique dans les trois mois suivant la première injection. Cette étude «devrait donner à tout le monde l'assurance que ce vaccin fonctionne non seulement pour vous protéger, mais aussi pour vous empêcher de transmettre le virus à d'autres», a déclaré Matt Hancock sur la BBC.
This news about the Oxford vaccine is absolutely superb.
2/3 reduction in transmission
Stronger protection from 12 week gap between doses
No hospitalisations
This vaccine works & works well
https://t.co/B1WPLf6dJB— Matt Hancock (@MattHancock) February 2, 2021
Un motif d'espoir
Mais les experts appellent à ne pas crier victoire trop vite. «Bien que ce soit une nouvelle extrêmement bienvenue, nous avons besoin de plus de données avant que cela puisse être confirmé, et donc il est important que nous continuions tous à suivre les directives de distanciation sociale après avoir été vaccinés», a averti le Dr Doug Brown, directeur général de la Société britannique d'immunologie. De plus, cette étude a été réalisée avant l'apparition des variants, a souligné Andrew Pollard, directeur de l’Oxford Vaccine Group, sur la BBC. Or «ce virus essaye à tout prix de trouver des façons de continuer à se transmettre».
S'il s'avère que le vaccin d'AstraZeneca diminue bien la transmission, cela serait un véritable coup dur porté au virus, permettant d'imaginer une sortie de crise rapide. «Si ces vaccins réduisent la transmission dans la mesure indiquée, cela signifiera que l'assouplissement des restrictions sociales sera possible plus tôt que si nous devions attendre l'immunité collective», a commenté le Dr Gillies O'Bryan-Tear, ancienne présidente de la Faculté de médecine pharmaceutique. «Ce serait le Saint Graal du déploiement mondial des vaccins.» Les deux autres vaccins autorisés dans l'UE (Pfizer/BioNTech et Moderna) n'ont pour l'instant pas montré une telle aptitude.