Une nouvelle preuve du caractère exceptionnel de la crise du coronavirus. Selon un rapport diffusé ce 25 janvier par les Nations unies, les conséquences économiques de la pandémie seraient plus grave que celles ressenties en 2009, après le krach boursier lié aux subprimes.
En tout, 8,8% des heures de travail au niveau mondial auraient été perdues sur l'année 2020 assure l'Organisation Internationale du Travail (OIT), une agence spécialisée de l'ONU. D'après le communiqué publié, cela correspond à 255 millions d'emplois à temps plein, soit une perte quatre fois plus importante qu'en 2009. Une différence majeure existe cependant entre les deux situations. En 2020, 70% des pertes d'emplois proviennent plutôt de l'inactivité liée notamment au confinement plutôt qu'au chômage.
Malgré l'arrivée des vaccins et un frémissement économique, l'OIT ne s'emballe pas. «Les signes de reprise économique que nous percevons sont encourageants, mais ils restent fragiles et très aléatoires, et nous devons rappeler qu'aucun pays ou aucune catégorie ne pourra s'en sortir seul», a déclaré Guy Ryder, directeur de l'agence onusienne.
«Créer une économie plus inclusive»
D'après le rapport, le secteur le plus touché, sans surprise, concerne l'hébergement et la restauration. 20% des emplois du secteur ont été perdus. Certains s'en sortent mieux, comme l'information, la communication ou les activités financières. Ces catégories ont vu leurs embauches augmenter sur les deux derniers trimestres de l'année.
De plus, les personnes touchées par cette crise de l'emploi souffrent d'une certaine inégalité. Les jeunes et les femmes sont plus touchés que la moyenne. L'OIT estime que la baisse devrait se poursuivre pour 2021, entre 1,3 et 4,6% selon l'évolution des campagnes de vaccination et de reprise économique. Dans ce cadre, Guy Ryder a incité les pays à engager un dialogue sociale «pour créer une économie plus inclusive, plus équitable et plus durable».