Il montre les muscles. Kim Jong-un s'est engagé à renforcer l'arsenal nucléaire de la Corée du Nord lors de son discours de clôture du congrès de son parti. Une promesse dont le timing n'est pas innocent, à quelques jours de l'investiture de Joe Biden en tant que président des Etats-Unis.
«En renforçant notre dissuasion militaire nucléaire, nous devons tout faire pour construire l'appareil militaire le plus puissant», a déclaré le leader nord-coréen lors de la clôture du Parti des travailleurs, le premier depuis 2016, selon des propos rapportés mercredi par l'agence de presse officielle KCNA.
Celui-ci a également donné une liste inhabituellement détaillée des armes que son régime développait : des têtes nucléaires hypersoniques, des satellites de reconnaissance militaire, des missiles balistiques intercontinentaux à carburant solide, ou encore un sous-marin nucléaire.
Une menace à peine voilée contre les Etats-Unis et leur futur président Joe Biden, dont la prise de fonction est prévue pour le 20 janvier. Au cours du congrès de son parti, qui a duré huit jours, Kim Jong-un a d'ailleurs qualifié Washington d'«obstacle fondamental au développement de notre révolution et notre principal ennemi». «La véritable intention de leur politique envers notre pays ne changera jamais, quel que soit celui qui arrivera au pouvoir», a-t-il ajouté.
Un levier de négociations
Pour le dictateur nord-coréen, qui a perdu un allié avec le départ prochain de Donald Trump de la Maison Blanche, ces déclarations belliqueuses visent à mettre la pression sur Joe Biden pour qu'il relance les négociations entre les deux pays, au point mort depuis l'échec du deuxième sommet Kim-Trump en février 2019 à Hanoï (Vietnam).
Kim Jong-un exige que Washington mette fin à sa «politique hostile» vis-à-vis de la Corée du Nord, réclamant le retrait des sanctions américaines, qui pèsent sur l'économie nord-coréenne, et la cessation des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
Et le leader nord-coréen de rappeler sa position : la reprise des négociations ne se fera en aucun cas au prix de la promesse d'une dénucléarisation par Pyongyang, préalable pourtant indispensable à l'organisation d'un éventuel sommet pour Joe Biden. Ces deux postures irréconciliables annoncent de prochains mois tendus et de nouvelles provocations de Kim Jong-un, qui ne devrait cesser d'utiliser la puissance nucléaire grandissante de son régime comme levier diplomatique.