Un symbole de plus de la fin de mandat de Donald Trump ? Jusqu'alors fidèle en tout point au chef des armées américain, Mike Pence semble vouloir marquer sa différence. Sans pour autant devenir un farouche opposant à l'ancien homme d'affaires.
Le tout a commencé avant même l'invasion du Capitole, qui a retourné un nombre important de républicains contre le président. Pendant plusieurs jours, que ce soit sur Twitter ou dans ses apparitions publiques, Donald Trump n'a eu de cesse de demander à Mike Pence de s'opposer à la certification des résultats de la présidentielle au Sénat. Il assurait en effet qu'en tant que président du Sénat, rôle qui vient avec celui de vice-président, l'ancien sénateur de l'Indiana pouvait bloquer le processus. Une vision du droit contredite par la quasi-totalité des juristes.
Mais malgré les demandes répétées de Donald Trump et de ses supporters, Mike Pence a tout simplement refusé. Il a même publié une lettre sur les réseaux sociaux, quelques minutes avant le début de la procédure au Sénat, pour expliquer qu'il ne s'opposerait pas à la victoire de Joe Biden. Un premier pas vers l'émancipation qui n'a pas plu au président sortant, qui a critiqué le manque de «courage» de son colistier.
Vers le 25ème amendement ?
Bien des heures plus tard, lorsque des manifestants acquis à sa cause étaient toujours dans les couloirs du Capitole, où ils sont rentrés par la force, Donald Trump a prononcé un discours, dans lequel il a appelé au calme, demandant aux protestataires de rentrer chez eux, et concluant par un «nous vous aimons». Une rhétorique bien éloignée de celle de Mike Pence, qui a assuré que ceux qui ont envahi le Capitole seraient poursuivis par la justice.
Et le dernier exemple en date de cette scission entre le président et son vice-président concerne l'investiture de Joe Biden le 20 janvier prochain. Fidèle à ses convictions selon laquelle l'élection a été volée, et que le démocrate n'est pas légitime, Donald Trump a promis qu'il ne serait pas sur place à Washington. Mike Pence, lui, sera présent. Un comportement qui vise à respecter la tradition politique et la Constitution américaine, mais qui lui vaut les foudres de certains électeurs pro-Trump. Sur les réseaux sociaux, et notamment sur la plate-forme conservatrice Parler, l'on peut voir des photographies de Joe Biden serrant la main de Mike Pence assorties de hashtags comme #MikePenceisatraitor (Mike Pence est en traître, en français).
Les démocrates ont d'ailleurs essayé de profiter de la situation. Nancy Pelosi a insisté pour que le vice-président invoque le 25ème amendement, grâce auquel il peut destituer le président des Etats-Unis s'il a l'accord d'une majorité du cabinet. D'après CNN, cette possibilité n'est pas écartée par Mike Pence, mais rien ne laisse pour le moment présager un tel acte, qui pourrait raviver les tensions à quelques jours de l'investiture de Joe Biden.