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Vaccination : l'Islande propose à Pfizer de devenir un laboratoire géant

L'Islande prête à devenir un laboratoire géant de la vaccination contre le coronavirus. Le petit pays insulaire est engagé dans des discussions avec Pfizer pour que le groupe pharmaceutique lui fournisse assez de doses de vaccins pour atteindre l'immunité collective. En échange, le laboratoire américain pourrait mener une étude clinique de phase 4 en Islande.

Après avoir négocié l'achat de 170.000 doses du vaccin développé conjointement par Pfizer et l'Allemand BioNTech, puis une rallonge de 80.000 doses, et reçu pour l'instant 10.000 doses, l'île de 360.000 habitants veut aller beaucoup plus vite. Elle négocie depuis quelques jours avec Pfizer pour obtenir rapidement 600.000 doses de vaccins. De quoi permettre de vacciner 82 % de la population islandaise, le vaccin de l'alliance américano-allemande nécessitant deux injections, et ainsi atteindre l'immunité collective face au Covid-19.

Une revendication osée dans le contexte actuel, la demande mondiale de vaccins étant énorme, à tel point que BioNTech a admis que des ruptures d'approvisionnement étaient à prévoir.

Reykjavik y voit plutôt un deal gagnant-gagnant s'offrant en contrepartie à Pfizer et BioNTech, pour une étude clinique de phase 4. «Je pense qu'un essai de phase 4, mené après la commercialisation d'un vaccin, répondrait à de très nombreuses questions importantes, très précieuses pour l'entreprise et pour de nombreux pays engagés dans la vaccination», a expliqué l'épidémiologiste en chef islandais Thorolfur Gudnason au média local mbl.is.

Des réponses à des questions essentielles

Parmi ces questions, l'expert cite les éventuels effets secondaires observés lors de la vaccination d'un aussi grand nombre de personnes, les éléments nécessaires pour atteindre l'immunité collective, l'efficacité du vaccin face aux différents variants du coronavirus, ou encore l'effet de la levée des restrictions aux frontières une fois l'immunité collective acquise.

Pour mener cette phase de surveillance du vaccin après sa mise sur le marché, l'Islande apparaît comme le candidat idéal : faible population et grande confiance vis-à-vis de la vaccination contre le Covid-19 (92 % des Islandais sont prêts à se faire vacciner selon un sondage de l'institut Gallup), auxquelles il faut ajouter selon Thorolfur Gudnason de bonnes infrastructures de santé, et un bon suivi de la vaccination. «La balle est dans le camp de Pfizer», a récemment déclaré la Première ministre islandaise Katrín Jakobsdóttir.

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