Des scènes de chaos jamais vues depuis plus de deux siècles. Envahi par des partisans de Donald Trump mercredi, le Capitole à Washington n'avait plus été attaqué de la sorte depuis le 24 août 1814, lors de la guerre anglo-américaine.
Seulement quatorze ans après son ouverture et alors qu'il était encore en construction, ce majestueux bâtiment accueillant le Congrès, lieu du pouvoir législatif aux Etats-Unis, avait été envahi puis incendié par les troupes britanniques. Un acte considéré par les historiens comme une vengeance après la destruction par les Américains l'année précédente de la ville de York (aujourd'hui Toronto), à l'époque capitale de la colonie britannique du Haut-Canada.
«Rencontrant peu ou pas de résistance, les troupes britanniques ont incendié une grande partie de la ville» de Washington, peut-on lire sur le site web de l'architecte du Capitole, décrivant un «spectacle horrifiant». «Les Britanniques ont incendié des salles importantes du Capitole, qui abritait alors la Bibliothèque du Congrès, ainsi que la Chambre des représentants, le Sénat et la Cour suprême.»
«Une ruine des plus magnifiques»
Un orage a sauvé le bâtiment historique d'une destruction complète. Arrivé sur les lieux après l'attaque, l'architecte du Capitole Benjamin Henry Latrobe l'a dépeint comme «une ruine des plus magnifiques». Le choix a alors été fait de le reconstruire. Cinq ans après l'incendie, dès 1819, le Congrès était de retour dans son somptueux édifice de style néoclassique.
Près d'un siècle et demi plus tard, en 1954, le Capitole était de nouveau envahi, cette fois-ci par quatre nationalistes portoricains, réclamant l'indépendance de Porto Rico. Une invasion incomparable avec les événements de 1814 ou de 2021, bien que cinq membres du Congrès aient tout de même été blessés par balle, dont un sérieusement.