Début décembre, Interpol alertait déjà concernant «une potentielle activité criminelle liée à la contrefaçon, au vol et à la promotion illégale de vaccins contre la Covid-19». L'expérience donne raison à l'Organisation puisque des doses sont en vente sur le «Dark Web», cet Internet clandestin souvent utilisé pour le commerce illégal d'armes ou de drogues.
Interrogé par le Parisien, Xavier Duros, directeur technique de Check Point Software, entreprise dédiée à la cybersécurité, indique que les premières contrefaçons de vaccin ont en réalité été observées en ligne dès novembre. Le phénomène n'a fait qu'amplifier depuis et les vendeurs font régulièrement disparaître leur site pour ne pas être identifiés.
Le prix de ces doses démarre à 250$ (environ 200 euros) et peut atteindre 1.000$ (un peu plus de 800 euros). Le paiement est presque toujours exigé en bitcoins. Il faut donc être familier des cryptomonnaies pour pouvoir être acheteur.
Chez Check Point Software, près de 200 personnes surveillent ce commerce parallèle. Avant de voir apparaître des doses de vaccin, ils ont été témoins de vente de chloroquine ou de faux résultats négatifs de tests PCR. Le phénomène est encore plus développé aux Etats-Unis mais Xavier Duros assure «qu'il y a des achats» en France.
En ce qui concerne les vaccins, les acquéreurs se font nécessairement arnaqués. Aucun vol de doses n'a été signalé et «le cheminement des usines aux premières seringues est ultra-sécurisé pour le moment». Ceux qui reçoivent une fiole ont donc affaire à un «placebo» et la transaction a surtout pour but de récupérer leurs données personnelles.