Après l’annonce de la fin de la 11ème épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, les autorités restent sur leurs gardes. Le pays n’est pas à l’abri de l’émergence de nouveaux virus. Le cas d’une patiente atteinte de fièvre hémorragique inquiète les autorités.
Elle a été hospitalisée dans la ville d’Ingende, après avoir ressenti plusieurs symptômes qui ressemblent à ceux causés par le virus Ebola. Les scientifiques craignent cependant qu’il s’agisse d’une nouvelle maladie, rapporte CNN. La patiente a été testée pour d’autres maladies présentant les mêmes symptômes, mais les résultats sont tous revenus négatifs.
Selon le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, qui a contribué à la découverte du virus Ebola en 1976, il existe un nombre encore inconnu de virus potentiellement mortels concentrés dans les forêts tropicales du continent africain. «Nous sommes désormais dans un monde où de nouveaux agents pathogènes vont apparaitre. Cela constitue une menace pour l’humanité», affirme-t-il auprès de CNN. Le climat chaud et humide des forêts tropicales est en effet un terrain propice à la prolifération de bactéries et de virus.
En République démocratique du Congo (RDC), les autorités sont extrêmement vigilantes face aux virus, notamment après les tragiques épidémies d’Ebola qui ont fait plus de 2.200 morts dans le pays en deux ans.
Des contacts avec les animaux de plus en plus fréquents
L’Institut national de Recherche Biomédicale (INRB) de Kinshasa est le premier collaborateur de l’OMS en RDC. Grâce à ses équipements de pointe, l’institut est considéré comme un système mondial d’alerte «précoce» de nouvelles épidémies, et travaille avec des organismes du monde entier pour étudier et endiguer ces maladies. Régulièrement, des «chasseurs de virus» se rendent dans les forêts pour capturer des animaux, notamment des chauves-souris, pour chercher la présence d'Ebola ou d'autres virus.
Les contacts entre les animaux (notamment les animaux sauvages) et les hommes sont particulièrement surveillés par ces scientifiques, car peuvent être à l’origine de maladies à l’ampleur mondiale, comme le Sida (transmission du virus du singe à l’homme). Les contacts sont de plus en plus fréquents entre les hommes et les animaux, notamment à cause de la déforestation, l’agriculture et le trafic d'animaux sauvages, ce qui augmente les risques de transmissions de virus d’une espèce à l’autre.
Des experts de l’Organisation des Nations Unies ont également affirmé que les pandémies de l’ampleur du Covid-19 allaient continuer d’émerger. Elles vont «se répandre plus rapidement tuer plus de gens et avoir des impacts dévastateurs sans précédent sur l’économie mondiale.» L'ONU a également indiqué que la quasi-totalité des pandémies du monde sont des zoonoses, c'est-à-dire des maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme.