Ils sont un élément indispensable et pourtant méconnu de la démocratie américaine. Tous les quatre ans, les grands électeurs servent à élire le président des Etats-Unis lors d'une élection au suffrage indirect. Et cette année, elle a lieu ce lundi 14 décembre.
En tout, ces 538 citoyens au pouvoir politique très important forment le collège électoral. Ils sont répartis dans les différents Etats en fonction de leur poids démographique. Ainsi, la Californie, qui compte plus de 39 millions d'habitants, pèse pour 55 grands électeurs. En revanche, de plus petits Etats comme le Wyoming (577.000 habitants) ou le Vermont (620.000 habitants) n'en ont que trois.
Les grands électeurs ne peuvent pas être des sénateurs ou des représentants au Congrès, ni «aucune personne tenant des Etats-Unis une charge de confiance ou de profit». Le plus souvent, les partis nomment donc des militants ou des personnalités qu'ils souhaitent remercier et mettre en valeur. Cela peut donc aller d'élus à la retraite à des bénévoles. Si beaucoup sont donc des inconnus, l'on retrouvait par exemple Bill Clinton à New York en 2016.
270 pour l'emporter
Le jour de l'élection, lorsque les citoyens décident de voter pour l'un ou l'autre des candidats, ils choisissent en réalité ces grands électeurs. C'est pour cela que l'élection se joue au suffrage indirect. Lorsqu'un candidat du parti démocrate remporte l'élection au niveau de l'Etat de Californie par exemple, les 55 grands électeurs sont donc ceux choisis par son parti. C'est ce que l'on appelle le «winner takes all». Il existe cependant une exception. Dans deux Etats, le Maine et le Nebraska, une certaine forme de proportionnelle existe. Ainsi, chaque district fournit un électeur en fonction du candidat qui y arrive en tête. De plus, celui qui remporte le scrutin à l'échelle de l'Etat remporte deux grands électeurs. En 2016 dans le Maine, Hillary Clinton a donc remporté trois électeurs sur quatre.
À la suite de l'élection, les grands électeurs élus se réunissent pour former le collège électoral. Un vote a alors lieu, et le candidat qui l'emporte est celui qui possède plus de 270 grands électeurs. Théoriquement, rien n'empêcherait un grand électeur de voter contre son candidat pour favoriser l'opposant. Cela n'arrive cependant que très rarement.
En 2016, un mouvement a par exemple essayé de convaincre certains républicains de ne pas voter pour Donald Trump. Cependant, certains Etats possèdent des lois pour empêcher cela, et forcer un électeur de voter pour son candidat. Si celui-ci refuse, il est remplacé par une autre personnalité qui respecte le choix des citoyens. Il y a quatre ans, deux républicains seulement ont changé leur allégeance, contre cinq côté démocrate.
Quatre ans plus tard, le 3 novembre dernier, les électeurs américains s'étaient majoritairement prononcés en faveur de Joe Biden comme 46e président des Etats-Unis, au détriment de Donald Trump.
Charge à présent aux grands électeurs électeurs que le choix des citoyens américains soit formellement acté.