L’armée de l’air britannique a récemment survolé le plus grand iceberg du monde à la dérive pour surveiller son état. Baptisé A-68A, ce monumental bloc de glace erre dans l'Atlantique sud et préoccupe les scientifiques qui l'observent avec la plus grande attention. Les images collectées sont à la hauteur de leur crainte et font froid dans le dos.
En cause, la taille exceptionnelle d'A-68A qui en fait un immense glaçon d’une superficie de 4.200 kilomètres carrés, équivalente à quarante fois celle de la ville de Paris. Et sa fondaison constitue une grande menace pour l'environnement.
Cet effroyable iceberg est à la dérive depuis 2017, explique la BBC qui relaie les images de la Royal Air Force, l'armée de l'air britannique.
Il s'était détaché de l’inlandsis, calotte polaire recouvrant une grande partie de l’Antarctique.
Aujourd'hui, l’iceberg se trouve environ à 150 kilomètres de la Géorgie du Sud, un territoire ultramarin appartenant au Royaume-Uni, et qui a aussi partagé la vidéo du survol d'A-68A sur les réseaux sociaux.
We now have VIDEO of that @RoyalAirForce reconnaissance flight over #iceberg #A68a. There are some mighty fissures, and the sea around the berg is littered with bits and bobs. Watchout South Georgia! Read more: https://t.co/0hJP5fDdJ5 pic.twitter.com/MOWUWMuwZg
— Jonathan Amos (@BBCAmos) December 8, 2020
Comme l'explique la BBC les autorités locales voient l’A-68A d'un très mauvais oeil car si l'iceberg, dont les bords commencent à fondre, se retrouvait coincé dans les eaux peu profondes de leur territoire «cela pourrait compliquer la recherche de nourriture des phoques et des manchots».
C'est tout l'inlandsis qui se meurt
Plus inquiétant encore, l’immensité blanche de l’inlandsis, l'ancêtre de l’A-68A immortalisé dans les années 30 dans les écrits de l'explorateur Paule-Emile Victor, se meurt.
Alors que l’Antarctique perdait environ 40 milliards de tonnes de glace par an dans les années 1980, cette quantité atteint aujourd'hui une moyenne annuelle de 252 milliards de tonnes (chiffre calculé entre 2009 et 2017).
La calotte polaire antarctique représente 61 % des réserves d’eau douce de la planète : si elle fondait dans son intégralité, cela élèverait le niveau de la mer d’environ 58 mètres.
C'est l'équivalent d'une tour (infernale) de dix-sept étages.