The Guardian Australia a diffusé mardi une photo d'un soldat australien buvant de la bière dans la prothèse de jambe d'un Taliban décédé, dans un bar clandestin en Afghanistan.
Le soldat serait toujours en service dans l’armée, a rapporté le média australien. Une autre photo a filtré où l’on peut apercevoir deux soldats exécutant une danse avec la prothèse de jambe.
#EXCLUSIVE: Photo reveals Australian soldier drinking beer out of dead Taliban fighter's prosthetic leg https://t.co/ub6ZAI43bb
— Guardian Australia (@GuardianAus) December 1, 2020
Des soldats ont non seulement affirmé que cette pratique était tolérée par des officiers haut gradés mais aussi que certains de ces derniers étaient impliqués.
La prothèse, gardée comme un trophée de guerre par un escadron - ce qui est interdit et sanctionné par le règlement de l'armée -, appartiendrait à un taliban mort à Uruzgan en avril 2009.
Ces photos ont été publiées quelques jours après la publication du rapport Brereton, qui recense les crimes de guerre qui auraient été commis par des soldats australiens en Afghanistan entre 2005 et 2016.
Au moins 39 civils et prisonniers afghans «tués illégalement»
L'armée australienne a évincé vendredi 27 novembre 13 soldats à la suite d'un rapport accablant sur leurs agissements en Afghanistan, qui pourraient constituer des crimes de guerre.
Une enquête menée pendant des années sur l'attitude de l'armée en Afghanistan a révélé que les unités d'élite des forces spéciales ont «tué illégalement» au moins 39 civils et prisonniers afghans, notamment lors d'exécutions sommaires qui se voulaient un des rites d'initiation pour les nouvelles recrues.
Ce rapport préconisait que 19 personnes soient renvoyées devant la police fédérale australienne et le versement d'indemnités aux familles des victimes. Il appelait également à une série de réformes au sein de l'armée.
Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, plus de 26.000 soldats australiens en uniforme ont été envoyés en Afghanistan pour combattre aux côtés des forces américaines et alliées contre les talibans, Al-Qaïda et d'autres groupes islamistes.
Les troupes de combat australiennes ont quitté le pays en 2013, mais depuis, une série de récits souvent brutaux ont émergé à propos de la conduite des unités d'élite des forces spéciales.