Deux mois après le malaise d'Alexeï Navalny lors d'un vol en Sibérie, la police russe rejette totalement l'hypothèse d'un empoisonnement, et a affirmé vendredi que l'opposant au régime aurait été victime d'une pancréatite.
«Le diagnostic d'un empoisonnement (...) n'a pas été confirmé», a souligné le communiqué. L'antenne sibérienne de la police des transports russe, chargée de l'affaire, a précisé : «Le diagnostic final a été posé par les médecins en tenant compte de plusieurs études chimiques et toxicologiques: dérèglement du métabolisme glucidique; pancréatite chronique avec altération» de certaines fonctions.
Des déclarations qui viennent contredire les conclusions de trois laboratoires européens, corroborées par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui affirmaient que le principal opposant du Kremlin avait été empoisonné par un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue à l'époque soviétique.
«Les mois passent et les médecins (russes) continuent de trouver de nouvelles maladies chez Navalny», a abondé sur Twitter sa porte-parole, Kira Iarmych. «Navalny a été empoisonné par les services spéciaux russes sur ordre du président russe sur le territoire de la Russie», a-t-elle ajouté.
Si les autorités russes ont à plusieurs reprises nié toute théorie d'empoisonnement, Alexeï Navalny quant à lui a toujours pointé du doigt la responsabilité du régime russe. Hospitalisé dans un état critique le 20 août dernier à Omsk, en Sibérie, il avait ensuite été transféré à l'hôpital de la Charité à Berlin, dans lequel il est resté 32 jours dont 24 dans le coma.