Avant d'être reconfinée, Leandra Ashton, comédienne britannique, a voulu rendre une dernière visite à sa grand-mère, résidente d'un Ehpad, mercredi 4 novembre. Sur Facebook, elle explique que ça ne s'est «pas déroulé comme prévu». La mère de la jeune femme, elle aussi du voyage, a été arrêtée après avoir tenté de quitter l'établissement avec la vieille dame.
«Quand on vous dit à plusieurs reprises "nous ne faisons que suivre les règles" et que ces règles vous ont éloigné de votre être cher pendant environ 8 ou 9 mois, vous remettez en question ces règles», explique l'actrice, aperçue dans des soap-opéras diffusés outre-manche. Lorsque ces règles [...] prétendent être en place pour "protéger" mais causent pourtant des dommages incalculables à la santé physique et mentale, vous commencez à enfreindre les règles».
Avec ces quelques lignes, Leandra Ashton tente de décrire le processus qui a amené sa mère à forcer les portes de l'Ehpad dans lequel sa propre mère réside, pour la ramener chez eux juste avant le reconfinement, prévu au Royaume-Uni à partir de ce 5 novembre. Publiant deux vidéos de l'arrestation sur Facebook, la jeune femme indique que sa mère, «une infirmière qualifiée» de 73 ans, pourrait prendre soin de la vieille dame âgée de 97 ans et atteinte de démence.
Pour les trois femmes, la séparation est particulièrement difficile à vivre. «Avant le confinement, nous pouvions surmonter ça en visitant régulièrement ma mamie. Maintenant ce n'est plus possible». «Je me retrouve pour la première fois de ma vie du mauvais côté de la loi», déplore Leandra Ashton qui assure avoir «écrit d'innombrables lettres», «signé des pétitions», «parlé à des travailleurs sociaux» pour tenter d'éclaircir sa situation.
Elle affirme que sa famille s'est inquiétée de la sécurité de sa grand-mère quand celle-ci est tombée malade au sein de son Ehpad. Lorsqu'elle a été admise à l'hôpital, l'actrice et sa mère ont «demandé à ce qu'elle ne retourne pas» dans l'établissement pour personnes âgées. Mais «elle est sortie de l'hôpital derrière notre dos et sans notre consentement», insiste la jeune femme.
Dénonçant une «situation inhumaine», Leandra Ashton ne blâme en revanche pas les policiers qui ont procédé à l'arrestation de sa mère. Au contraire, elle les remercie «d'avoir fait de leur mieux» et de s'être montrés aussi gentils qu'ils pouvaient l'être. Dans un communiqué publié plus tard dans la journée, Chris Noble, le chef du bureau de police local, a d'ailleurs exprimé son empathie pour les familles «dans cette situation». La mère de Leandra Ashton a en outre pu rentrer chez elle.
Pour sa fille, le véritable problème réside dans ces «règles» qui, parfois, «ne sont pas correctes» et doivent alors «être remises en question et modifiées». La jeune femme demande à ce que les proches des personnes âgées aient «le statut de travailleurs clé» pour redéfinir ces mesures. «Ils doivent être autorisés à entrer dans la chambre privée de leurs proches pour les visiter, les nourrir et prendre soin d'eux» écrit-elle. Un discours qui semble résonner pour beaucoup puisque sa publication a, pour l'heure, été partagée plus de 50.000 fois.