La population américaine a-t-elle fait son choix ? Le 3 novembre, date officielle de l'élection présidentielle américaine, approche, et la campagne fait plus que jamais rage entre Donald Trump et Joe Biden.
Vote populaire
En attendant, Donald Trump peine à refaire son retard dans les intentions de vote au niveau national. Real Clear Politics, qui réalise des moyennes en utilisant tous les sondages publiés, indique que Joe Biden mène 51 contre 44,1 au 2 novembre. Cependant, si ce site donne une tendance concernant les enquêtes d'opinion, il montre pourquoi ces outils ont une fiabilité contestée. Le 31 octobre, un sondage de Just The News indiquait que Joe Biden menait 52 contre 42%, mais l'institut Rasmussen avait des chiffres plus serrés, à savoir 49% en faveur du démocrate contre 46% pour son adversaire républicain.
Les swing states
Le vote populaire au niveau national n'est qu'une indication. En effet, l'élection américaine est un suffrage indirect, et il faut avant tout gagner des grands électeurs en remportant l'élection au niveau des Etats. S'il est rare de perdre une élection présidentielle en ayant acquis le vote populaire, cela est déjà arrivé. Et le dernier exemple en date n'est pas vieux puisque Donald Trump a gagné l'élection de 2016, quand Hillary Clinton avait près de 3 millions de voix d'avance. Cela n'était arrivé que 4 fois dans toute l'histoire du pays.
Certains Etats, qui peuvent aussi bien basculer chez les républicains que les démocrates, seront donc particulièrement scrutés. On les appelle les «swing states». Parmi eux notamment, la Floride, le Michigan, la Pennsylvanie ou encore le Wisconsin. Quatre Etats que Donald Trump avait remportés en 2016, et qui lui avaient assuré sa victoire. Seulement, si l'on en croit les sondages, c'est Joe Biden qui y possède une légère avance. L'institut Rasmussen donnait 1 points d'avance à l'ancien vice-président au 30 octobre en Floride, quand Reuters lui en donnait 10 dans le Wisconsin le 1er novembre. Dans le Michigan, Reuters estimait que Donald Trump était en retard de 10 points. Des chiffres qui peuvent inquiéter l'équipe de campagne du président.
La variable de l'enthousiasme
Cependant, Donald Trump n'hésite pas à dire qu'il ne croit pas ces enquêtes d'opinion, et qu'une «majorité silencieuse» le soutient toujours largement. D'autant que les sondages s'étaient trompés en 2016, et qu'ils pourraient à nouveau donner une mauvaise image de la situation électorale américaine. Pour appuyer son propos, le président américain parle plutôt des sondages sur «l'enthousiasme» suscité par les candidats.
The biggest difference between the Presidential Race in 2020 and that of 2016 is the 2016 candidate, Crooked Hillary Clinton, was much smarter and sharper than Slow Joe, we have even more ENTHUSIASM now, and @FoxNews has become politically correct and no longer the big deal!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 14, 2020
Ainsi 48% des électeurs de Joe Biden se disent «enthousiasmés» par leur candidat. Chez les supporters de Donald Trump, le chiffre monte à 77% en faveur du président sortant, selon une récente enquête de YouGov. Pendant la primaire démocrate, l'ancien vice-président s'était en effet placé comme le «choix de la raison» sans enflammer les foules. Ainsi, le même sondage explique que 52% des électeurs de Joe Biden disent d'abord voter contre Donald Trump. Une tendance qui pourrait accentuer l'abstention, et donc un pas vers un deuxième mandat, selon l'équipe du républicain.