Selon une étude menée par des chercheurs britanniques, se baigner dans de l’eau froide permettrait de produire une protéine capable de prévenir les maladies neurodégénératives.
Des scientifiques de l'université anglaise de Cambridge ont en effet rapporté, dans la revue Nature, que la protéine RBM3 pourrait être utilisée pour ralentir l'apparition de la démence. Il s’agit de la molécule qui est générée par les mammifères lors de leur hibernation. Durant cette longue pause, où leur température corporelle chute considérablement, elle s'active et préserve les connexions neuronales des animaux, les synapses.
Des études antérieures ont montré que cette protéine a des effets prometteurs sur des souris présentant des troubles neurologiques, semblables à ceux de la maladie d'Alzheimer. Afin de savoir si les humains peuvent également produire cette fameuse protéine, ils ont suivi, durant trois hivers, des nageurs qui s’entraînent toute l’année dans une piscine extérieure, où l’eau est particulièrement froide.
Résultat, l'équipe de Cambridge a constaté que ces derniers produisent cette protéine à un niveau élevé. Cette expérience a prouvé que les humains, tout comme les animaux en hibernation, peuvent créer cette protéine, a confirmé auprès de la BBC le professeur Giovanna Mallucci, qui a dirigé les travaux. Pour autant, se baigner dans l’eau glacée pour faire baisser la température du corps n’est pas un traitement recommandé, soulignent les auteurs.
L'hypothermie peut entraîner de graves complications, parfois fatales. C’est pourquoi les scientifiques souhaitent qu’un médicament capable de déclencher la production de cette protéine soit élaboré afin de prévenir l'apparition de la démence. «Si vous ralentissiez la progression de la démence de quelques années seulement sur toute une population, a conclu Giovanna Mallucci, cela aurait un impact énorme sur les plans économique et sanitaire.»