Une nouvelle information qui alourdit le dossier contre la Chine. Selon des chercheurs qui ont analysé plusieurs documents du gouvernement chinois, des milliers d'enfants ouïghours, minorité musulmane du pays, seraient séparés de leurs parents lorsque ces derniers sont emmenés dans les camps de travail du Xinjiang.
En tout, 9.500 enfants étaient concernés en 2018, dont un millier avait perdu de vue ses deux parents, d'après le spécialiste Adrian Zenz, relayé dans le Guardian ce 16 octobre. Ils sont alors placés dans le système éducatif chinois, à l'école ou dans des internats, où ils recevront une éduction favorable au régime communiste. «La stratégie de Pékin pour asservir les minorités du Xinjiang dérive des enfermements vers un mécanisme de contrôle social sur le long terme. Et le premier front de cet effort est une bataille pour les coeurs et les pensées de la prochaine génération», déclare le chercheur.
Les documents qui ont permis cette analyse proviennent d'une fuite qui avait eu lieu à l'été 2019, qui avait permis de télécharger une grande quantité de fichiers du gouvernement. En tout, 880.500 enfants viveraient actuellement dans des internats selon les recherches d'Adrian Zenz, soit une augmentation de 76% depuis 2017. Cette évolution symboliserait l'augmentation rapide de la politique chinoise concernant les Ouïghours.
Pour rappel, Pékin nie toute répression, génocide et accusations de crimes contre l'humanité à propos de ses agissements dans le Xinjiang. Le tout fait, d'après leur déclaration, partie d'un programme de lutte contre le terrorisme. «C'est un sujet sensationnaliste inventé par les forces anti-chinoises pour obtenir la disparition de la Chine», a d'ailleurs déclaré dans une conférence de presse Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.