Sophie Pétronin, la dernière otage française dans le monde, va-t-elle bientôt être libérée ? Si plusieurs déclarations et indices le laissent supposer depuis ce week-end, aucune information officielle n’est venue le confirmer.
Ce mercredi matin, le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud, indiquait à l’AFP n’avoir toujours pas de nouvelle de sa mère. Arrivé la veille à Bamako, il a expliqué ne pas savoir non plus si une libération était en cours.
L’espoir de la voir être libérée reste néanmoins fort. Son neveu, Lionel Granouillac, lui aussi fortement mobilisé, a affirmé qu’elle était transférée de Gao, lieu où elle avait été enlevée, à Bamako, la capitale.
Elle pourrait être rendue aux autorités en même temps que Soumaïla Cissé, ancien ministre du gouvernement malien et candidat à la présidentielle, kidnappé lui le 25 mars dernier près de Tombouctou, durant la campagne législative.
De son côté, l’Elysée garde le silence. «C’est un sujet, comme toutes les questions d’otages, extrêmement sensible, et pour lequel, souvent, beaucoup de choses doivent se jouer dans la plus grande discrétion», a rappelé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal
Une centaine de jihadistes en échange ?
L’un des principaux indices pour la libération de Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé est le transfert par avion durant le week-end d’une centaine de jihadistes, depuis leurs prisons vers la région de Niona (centre du pays) et Tessalit (nord).
Les deux otages pourraient ainsi faire le chemin inverse, après avoir été regroupé (un élu malien a indiqué qu’ils n’étaient pas retenus captifs au même endroit). Des négociateurs se sont rendus dans le désert depuis le début de semaine pour rencontrer les représentants des ravisseurs, a fait savoir un autre homme politique local.
Capturée la veille de Noël
Le dossier Sophie Pétronin, enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes en armes à Gao, est longtemps resté calme, malgré l’implication de sa famille et le travail «sans relâche» des services français pour la retrouver. Agée de 71 ans au moment des faits (elle a 75 ans aujourd’hui), elle vivait au Mali et y dirigeait une organisation d’aide aux enfants depuis plusieurs années.
Des images et des vidéos d’elle avaient été diffusées à plusieurs reprises par le GSIM, un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda. Elle était notamment apparue très affaiblie en juin 2018, s’adressant à Emmanuel Macron pour de l’aide. Durant ces années, sa famille a constamment alerté sur son état de santé, la disant malade et craignant que les conditions de sa détention lui soient fatales.
La France avait indiqué en mars dernier détenir une preuve de vie fiable de l’otage.