C'est l'une des grandes craintes de l'élection présidentielle américaine. Et si Donald Trump n'acceptait pas sa défaite ? Le pensionnaire de la Maison Blanche a de nouveau semé le doute ce 23 septembre alors qu'il était questionné sur le sujet en conférence de presse.
Lorsqu'un journaliste lui demande s'il s'engage à un transfert pacifique du pouvoir, il répond ainsi : «Il va falloir que nous voyions ce qui se passe. Débarrassons-nous de ces bulletins (de vote par correspondance, ndlr) et ce sera très pacifique, il n'y aura pas de transfert vraiment, ce sera une continuation». Par ces mots, il sous-entend que le vote à distance est truqué, et qu'il favoriserait son rival Joe Biden. Il a d'ailleurs soutenu plusieurs mesures pour handicaper ce mode de scrutin, quand les démocrates le réclament pour éviter des grands rassemblements en pleine pandémie de coronavirus.
President Donald Trump has refused to promise a transfer of power if he loses the US November election. pic.twitter.com/EXo24c7EQk
— SBS News (@SBSNews) September 24, 2020
Mitt Romney, un sénateur républicain qui ne cache pas son opposition à Donald Trump, n'a pas hésité à s'en prendre à l'ancien homme d'affaires : «le transfert pacifique du pouvoir est fondamental pour notre démocratie; sans cela, c'est la Biélorussie. Toute suggestion par un président qu'il puisse se soustraire à cette garantie constitutionnelle est à la fois impensable et inacceptable». Même son de cloche chez Joe Biden, qui montre son impatience face à Donald Trump qui «dit les choses les plus irrationnelles».
Ce n'est pas la première fois que le président américain refuse de s'engager sur un comportement «classique» en cas de défaite. En juillet dernier, il avait même envisagé un report de l'élection pour éviter l'utilisation du vote par correspondance. Une éventualité difficile à envisager au niveau constitutionnel. Cette nouvelle polémique intervient alors que les Etats-Unis se divisent sur la question de la Cour suprême après la mort de la juge Ruth Bader Ginsburg. Donald Trump et les républicains veulent imposer un nouveau juge conservateur, et imposer leur majorité dans la plus haute institution juridique du pays, à quelques semaines seulement d'un scrutin sous tension.