Avoir un mauvais caractère est néfaste pour la santé. Les personnes sarcastiques, irritables et impatientes, qui ont déjà été victimes d’une crise cardiaque, présentent plus de risques de faire une deuxième attaque que les autres patients.
C’est ce qu’affirment plusieurs chercheurs américains dans une étude publiée dans la revue de cardiologie European Journal of Cardiovascular Nursing. Pour arriver à cette conclusion, ils ont mesuré l’hostilité de plus de 2 000 patients grâce à un questionnaire, appelé liste de contrôle des effets des adjectifs multiples (MAACL). Les participants ont ensuite été suivis durant deux ans. A l’issue de cette période, ils ont comparé le nombre de décès dans les 24 mois, et la survenue des crises cardiaques, avec leur score de personnalité.
Résultat, ils ont constaté que les individus jugés hostiles par le test, «un trait de personnalité qui comprend le fait d'être sarcastique, cynique, rancunier, impatient ou irritable», précise le Dr Tracey Vitori de l'Université du Tennessee à Knoxville (États-Unis), courent davantage de risques de faire un nouvel infarctus du myocarde. Ils ont notamment des niveaux d'adrénaline plus élevés, et des taux de cholestérol et de triglycérides, lipides circulant dans le sang, supérieurs à la normale.
Et pour cause. Les personnes ayant ces traits de caractère ont tendance à moins prendre soin de leur santé, affirment les auteurs. Elles sont plus susceptibles de fumer, de boire avec excès, et d'avoir une alimentation déséquilibrée. Au contraire, les individus optimistes pratiquent généralement une activité sportive et ont une alimentation saine. Le fait d’être de bonne humeur permet également de réduire les hormones du stress, telles que l'adrénaline et le cortisol, qui peuvent augmenter la tension artérielle.
«Notre étude montre que l'hostilité est un trait commun chez les survivants de crises cardiaques et qu'elle est associée à de mauvais résultats. Il faut poursuivre les recherches sur la manière dont cette caractéristique affecte l'organisme.», a poursuivi le Dr Vitori. Selon ce dernier, prendre en compte ce facteur permettrait d'identifier les patients à risque, et de les aider à changer de comportement.