Prendre soin de la nature, c'est aussi prendre soin de nous. Un rapport de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) publié mardi 8 septembre révèle que «la mauvaise qualité des environnements contribue à 13% des décès» dans l'Union européenne. Cette pollution généralisée pourrait même avoir joué un rôle dans la pandémie de coronavirus.
«Le Covid-19 a été un énième signal d'alarme, nous faisant prendre pleinement conscience de la relation entre nos écosystèmes et notre santé ainsi que de la nécessité de faire face à la réalité : notre façon de vivre, de consommer et de produire est préjudiciable au climat et impacte négativement notre santé», affirme Stella Kyriakides, commissaire européenne à la santé et à la sécurité alimentaire.
Improving the #health & #wellbeing of Europeans is more important than ever. Tackling #pollution & #climatechange in #Europe will help, especially for the most vulnerable: https://t.co/nRNMAQJh59 pic.twitter.com/JQmkq3j2jT
— EU EnvironmentAgency (@EUEnvironment) September 8, 2020
Le rapport de l'AEE stipule qu'«on estime que le virus à l'origine du Covid-19 a «franchi la barrière de l'espèce», passant des animaux aux êtres humains, ce qui constitue une conséquence imprévue de la pression exercée par la consommation croissante sur nos systèmes naturels».
Des recherches supplémentaires doivent être menées pour «clarifier ces interactions» mais, concernant «l'incidence du Covid-19 sur les communautés, les premiers éléments de preuve suggèrent que la pollution atmosphérique et la pauvreté pourraient entraîner des taux de mortalité plus élevés».
C'est une des autres constatations de l'AEE : «les personnes les plus pauvres sont exposées de manière disproportionnée à la pollution et aux conditions météorologiques extrêmes, y compris les vagues de chaleur et le froid extrême. Cela est lié à l'endroit où ils vivent, travaillent et vont à l'école, souvent dans des zones socialement défavorisées et des quartiers en périphérie des grands axes de circulation».
Des disparités entre les pays européens
Les chiffres montrent que la pollution atmosphérique constitue la principale menace environnementale pour la santé en Europe. On lui attribue plus de 400.000 décès prématurés chaque année au sein de l'UE. Avec 12.000 décès prématurés, la pollution sonore arrive en deuxième position, suivie par les conséquences du réchauffement climatique et plus particulièrement les vagues de chaleur.
Les différents types de pollution, auxquels on peut ajouter celle de l'eau et celle aux produits chimiques, agissent parfois de concert pour nuire à la santé. Les villes européennes y sont vulnérables, avec néanmoins des disparités entre les pays, notamment entre ceux de l'est et de l'ouest. Selon le rapport, «si la proportion la plus élevée des décès nationaux imputables à l'environnement a été enregistrée en Bosnie Herzégovine (27%), la plus faible a été relevée en Islande et en Norvège (9%).
Principalement dues à des cancers, des maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, «ces morts pourraient être évitées en éliminant les risques environnementaux mauvais pour la santé». L'AEE préconise notamment «d'adopter une approche intégrée des politiques de l'environnement et de la santé» mais aussi de renforcer les espaces verts et bleus de qualité dans les zones urbaines.
Leurs bénéfices sont multiples : ils «rafraîchissent les villes lors des vagues de chaleur, atténuent les inondations, réduisent la pollution sonore et favorisent la biodiversité urbaine». Lieux privilégiés pour l'activité physique, la relaxation et l'intégration sociale, ils présentent l'avantage d'être ouverts à tous, sans distinction. Des bienfaits qui, selon le rapport, n'ont pas manqué d'être observés lors du confinement.