Au Liban, la situation est critique. Entre la pandémie, la crise économique et la destruction récente d'une grande partie du port de Beyrouth, le pays ploie sous les difficultés. A tel point que, selon l'ONU, plus de la moitié de la population risque de manquer d'alimentation de base d'ici à la fin de l'année 2020.
Rola Dashti, le chef de la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale (Cesao), a appelé les autorités à «prendre des mesures immédiates pour empêcher une crise alimentaire». Il recommande notamment de reconstruire en priorité les silos à grains détruits par l'explosion qui a ravagé Beyrouth.
#Liban: un expert de l’ONU appelle la communauté internationale à éviter une crise de la faim.@WFPLebanon - @FAOLebanon - @IFADfrancaishttps://t.co/yKBGzoA0Az
— ONU Info (@ONUinfo) August 28, 2020
Puisque le Liban dépend «lourdement des importations alimentaires», la catastrophe du 4 août dernier a privé le pays de son principal point d'entrée pour les marchandises. Pour éviter la pénurie, Rola Dashti estime qu'il faut «intensifier la surveillance des prix des denrées alimentaires, fixer un plafond pour les prix et encourager les ventes directes des producteurs locaux aux consommateurs».
Selon les calculs de la Cesao, l'inflation libanaise devrait dépasser 50% en 2020, contre 2,9% en 2019. Par rapport au mois de juillet de l'année dernière, les prix moyens de l'alimentation ont augmenté de 141%.
Déjà fragile, le Liban a subit la pandémie et l'explosion de plein fouet. Le confinement a aggravé la crise économique déjà installée et entraîné une hausse de la pauvreté et du chômage.
Pour aider les Libanais, l'agence onusienne demande à la communauté internationale de s'engager à «donner la priorité et à étendre les programmes de sécurité alimentaire ciblant les réfugiés et les pays hôtes, pour faire face à la vulnérabilité croissante et dissiper des tensions sociales potentielles».