L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa a déclaré ce mardi 25 août devant le Parlement européen qu'une «révolution pacifique» était en cours en Biélorussie. Depuis les résultats de la présidentielle le 9 août dernier, le pays s'élève contre la réélection controversée d'Alexandre Loukachenko.
«Nous sommes une majorité désormais. Une révolution pacifique est en cours. Ce n'est pas une révolution géopolitique (...) c'est une révolution démocratique», a-t-elle dit par visioconférence lors d'une réunion devant des élus du Parlement européen. Elle a rejeté les qualificatifs de «pro-russe ou anti-russe» et de «pro ou anti-UE» concernant la contestation, alors que le président Loukachenko s'efforce de présenter la protestation comme un complot occidental visant la sphère d'influence russe. «Mon pays est en crise», a déclaré l'opposante, énumérant les arrestations, les disparitions et les morts de manifestants, «au milieu de l'Europe».
Qualifiant de «plus grande de l'histoire de la Biélorussie» la manifestation du 23 août à Minsk, elle a affirmé que les «tentatives de répression violente» n'avaient «pas dissuadé, mais seulement renforcé la résolution de la nation».
Dimanche, quelque 100.000 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale, comme elles l’avaient déjà fait le 16 août. «Nos demandes sont simples: des élections libres et équitables», a-t-elle répété, réaffirmant être prête «à des négociations avec les autorités» et à «considérer la médiation d'organisations internationales», tout en demandant le respect de la «souveraineté de la Biélorussie».
Les autorités bélarusses ont multiplié ces derniers jours les arrestations d'opposants et de dirigeants grévistes.