Des chercheurs français ont monté une étude de toute pièce pour dénoncer le manque de sérieux de certaines revues scientifiques.
L’objet de cette publication de 21 pages était de montrer que l’hydroxychloquine, la fameuse molécule qui est au coeur de multiples débats et controverses, réduirait les accidents de trottinettes. Article sans queue ni tête, méthodologie ahurissante… Tout était réuni (et expliqué ici) pour que le canular ne prenne pas et reste au fond des tiroirs.
Mais une revue, l’«Asian Journal of Medicine and Health», a bel et bien mordu à l’hameçon (Depuis, l’article a été retiré du site, mais vous pouvez toujours le télécharger ici). Pourtant, il y avait largement de quoi avoir des doutes.
De vrais scientifiques derrière le canular
Le nom de certains des auteurs de la prétendue étude aurait dû mettre la puce à l'oreille : Didier Lembrouille et Sylvano Trottinetta. Les sources utilisées par les scientifiques ne sont pas plus convaincantes.On retrouve ainsi les noms de Jean-Claude Dusse (Michel Blanc dans Les Bronzés), mais aussi le célèbre journal pour enfants Picsou Magazine. Encore plus farfelu, l’étude aurait été menée sur six personnes sur un parking de Montcuq, ville devenue célèbre en France après un reportage parodique de Daniel Prevost.
Malgré toutes ces informations évidemment erronées, l’«Asian Journal of Medicine and Health» a bel et bien publié l’étude après avoir encaissé 77 euros de paiement. Vous vous demandez comment cela est possible ? Tout simplement parce que cette revue «scientifique» fait partie de celles qui se contentent de publier contre de l'argent, sans contrôle sur la véracité des informations. Mais le pire dans cette histoire, c’est qu’une vérification aurait bien été faite. Plus sur la forme que sur le fond apparemment.
Et c’est justement cet inquiétant phénomène que Mathieu Rebeaud, Valentin Ruggieri et Florian Cova, les vrais scientifiques auteurs de cette fausse étude, ont voulu démontrer à travers ce canular.
Ils avaient d'ailleurs choisi cette fameuse revue car elle avait publié, en juillet dernier, un étonnant article défendant l'intérêt pour les médecins de s'auto-prescrire de l'hydroxychloroquine avant de l'étendre au reste de la population.