Deux ans après sa première manifestation pour le climat, Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise, déplore le manque d'initiative des gouvernements en matière d’écologie. «Nous avons encore perdu deux années cruciales à cause de l’inaction politique», dénonce-t-elle.
Dans une tribune publiée dans le média britannique The Guardian, les jeunes militantes écologistes Luisa Neubauer, Anuna De Wever, Adélaïde Charlier et Greta Thunberg alertent les dirigeants européens sur la nécessité de prendre la crise climatique à bras le corps.
Malgré la forte mobilisation de la jeunesse via le mouvement «Fridays For Future» depuis deux ans, les objectifs n’ont pas été atteints. «Ces deux dernières années, le monde a émis plus de 80 gigatonnes de CO2. Nous avons aussi vu des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses sur la surface du globe : incendies, canicules, inondations, ouragans, tempêtes, fonte des glaces, l’effondrement des glaciers et de tous les écosystèmes», se désolent-elles.
En juillet dernier, quelques jours avant la tenue du Conseil européen extraordinaire, elles avaient adressé une lettre ouverte aux différents leaders européens, comprenant une liste de revendications. Elles demandent notamment de mettre fin à tous les investissements et subventions liées aux combustibles fossiles, ou de faire des écocides des crimes devant la Cour pénale internationale. Cette lettre ouverte a reçu plus de 125.000 soutiens de la part de citoyens européens.
C’est pour cette raison que les militantes vont s’entretenir, jeudi 20 août, avec la chancelière allemande Angela Merkel. L’Allemagne ayant repris la présidence du Conseil de l’Union européenne jusqu’à la fin du mois de décembre, Greta Thunberg et ses homologues allemande et belges comptent sur elle pour se saisir de la question climatique et proposer des mesures concrètes.
Selon elles, il n’existe qu’un seul moyen de réussir l’objectif de limiter le réchauffement climatique 1,5 degré d’ici, fixé par l'accord de Paris sur le climat : changer de fond en comble de notre système. «Nous devons aller vers une économie décarbonée, centrée sur le bien-être, la démocratie et la nature».
Les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus visibles : tandis que la fonte des glaces s’accélère en Arctique, aux États-Unis, la Valée de la mort a enregistré dimanche 17 août l’une des températures les plus élevées jamais enregistrée sur terre : 54,4 °C.