L'inquiétude ne cesse de monter chez les scientifiques. Parmi les nombreuses conséquences du dérèglement climatique, les incendies de plus en plus fréquents en Sibérie ont commencé à faire fondre le permafrost, qui abrite de nombreux virus potentiellement dangereux pour l'Homme, ainsi que du méthane, plus néfaste encore pour la planète que le CO2.
C'est un scientifique du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui a lancé l'alerte dans une interview à franceinfo. « Le problème, c’est que ces incendies se produisent à cause de la vague de chaleur qui va faire fondre le pergélisol (également appelé permafrost, ndlr). C’est la partie du sous-sol qui est gelé en permanence, a expliqué François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et enseignant à Sciences-Po. Le problème, c’est que ce pergélisol contient des choses qui sont très dangereuses pour nous. Il contient des virus et des bactéries, dont beaucoup nous sont encore inconnues. Et donc, potentiellement, il y a en dessous un nouveau coronavirus. »
Mais ce n'est malheureusement pas le plus inquiétant. Selon le chercheur, si tout le méthane retenu jusqu'à présent par le permafrost de Sibérie était relâché dans l'atmosphère, « le changement climatique serait carrément hors de contrôle et nous ne pourrions plus rien y faire ».
Et ce n'est pas tout. Les seuls incendies de forêt en Sibérie ont déja rejeté près de 60 mégatonnes de CO2, soit l'équivalent d'un pays comme Israël, indique François Gemenne.
Alors qu'il a fait 38 degrés en Sibérie ce mois-ci, soit 20 degrés de plus que la normale, c'est donc un terrible cercle vicieux qui s'est enclenché, menaçant la vie humaine sur Terre. Car d'ores et déja, « on ne pourra plus revenir en arrière » concernant le réchauffement climatique, mais seulement le limiter, comme l'indique le scientifique.