Le 30 juin dernier, la loi controversée sur la sécurité à Hong Kong était adoptée par le parlement chinois. Depuis l'adoption du texte, les mouvements pro-démocratie font état de plusieurs cas de censure, et des ONG critiquent des attaques directes à la liberté d'expression.
Un professeur licencié
Benny Tai, professeur de droit à l'Université de Hong Kong, a été licencié ce 29 juillet. Réputé pour son soutien à la mouvance pro-démocratie, il avait été incarcéré quelque temps pour sa participation au «mouvement des parapluies» en 2014. L'universitaire reproche à son ancien employeur d'avoir cédé aux pressions de Pékin, et demande à Carrie Lam, la cheffe du gouvernement local, de cesser la limitation des libertés sur le territoire.
Des étudiants arrêtés
Après les nombreuses arrestations qui avaient suivi des manifestations contre la loi, ce sont quatre étudiants qui ont été interpellés à cause de leur implication dans un groupe indépendantiste. Âgés de 16 à 21 ans, ces jeunes militants risquent des sanctions au nom de la loi qui interdit : «la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères». Certains groupes pro-démocratie s'étaient dissous juste avant le passage de la loi pour éviter de tomber sous le coup de la nouvelle législation.
Des livres retirés des bibliothèques
Au-delà des arrestations, ce sont également les écrits pro-démocraties qui ont été ciblés par la loi sur la sécurité. Ainsi, quelques jours après l'acceptation du texte, plusieurs livres réalisés par des figures de l'opposition à Pékin ont été retirés des bibliothèques de Hong Kong. Les propos tenus dans ceux-ci étaient en contradiction avec les principes de la loi, et ne pouvaient donc plus être en libre-service sur le territoire.
Des élections tronquées ?
Un mois après le passage de la loi, Joshua Wong, mondialement connu pour sa place dans le mouvement pro-démocratie, s'est vu refuser sa candidature au Conseil législatif (parlement local). Lui et plusieurs autres ont vu leur dossier invalidé par les autorités, malgré la tenue d'une primaire de leur camp. Cela intervient alors que les militants pro-démocraties avaient largement remporté des élections locales en novembre 2019. «Pékin fait preuve d'un mépris total à l'égard de la volonté des Hongkongais, foule aux pieds (...) l'autonomie de la ville et cherche à maintenir le parlement hongkongais sous son joug», a déclaré Joshua Wong.