Alexandria Ocasio-Cortez refuse de se laisser faire. La représentante de New York n'a pas accepté les excuses de Ted Yoho devant le Congrès, alors que celui-ci avait proféré une insulte sexiste particulièrement violente à son encontre au Capitole de Washington D.C.
L'élu républicain de Floride l'avait ainsi appelée «fucking bitch» («putain de salope» en français) en raison d'un désaccord politique. Il avait demandé pardon pour son «ton abrupt» lors de l'altercation, mais avait nié en bloc l'utilisation de ce vocabulaire outrancier à l'encontre de sa collègue démocrate. Un comportement qui a augmenté la colère d'«AOC».
‘I will not stay up late at night waiting for an apology from a man who has no remorse’ — Rep. @AOC responding to Rep. Yoho's non-apology pic.twitter.com/ibEONCat2I
— NowThis (@nowthisnews) July 24, 2020
«Monsieur Yoho a mentionné qu'il avait une femme et deux filles. J'ai deux ans de moins que la plus jeune de ses filles. Je suis également la fille de quelqu'un. Heureusement, mon père n'est plus là pour voir comme monsieur Yoho traite sa fille», a-t-elle déclaré devant le Congrès ce 23 juillet. Elle a également affirmé que le fait d'être marié et d'avoir des enfants ne faisait nécessairement pas de lui un homme «décent».
Un vrai engouement après le discours
Très proche de Bernie Sanders, développant un argumentaire très progressiste et féministe depuis qu'elle s'est lancée en politique, la jeune élue n'a cependant pas demandé à ce que son collègue revienne vers elle pour faire amende honorable. «Je n'ai pas besoin que le représentant Yoho s'excuse auprès de moi. Clairement, il ne le souhaite pas. Clairement, quand on lui donne l'opportunité, il ne le veut pas. Et je ne vais pas rester éveillée tard le soir attendant des excuses de la part d'un homme qui n'a aucun remords après avoir utilisé un vocabulaire injurieux à l'égard des femmes», a-t-elle ainsi clamé dans un discours largement repris sur les réseaux sociaux.
Pour le sociologue Eric Fassin, il s'agit d'une «grande leçon de féminisme par Alexandria Ocasio-Cortez en réponse au sexisme ordinaire en politique». Le journaliste américain Dan Rather explique quant à lui que si ce discours résonne autant ces dernières heures, c'est que la démocrate «dit ce qui ne l'a pas été pendant trop longtemps. Le silence n'est pas une option. Le moment est venu de reconnaitre la misogynie et le harcèlement, au Congrès et dans le pays». Même son de cloche chez la sénatrice Kamala Harris, qui pourrait rejoindre la candidature de Joe Biden en tant que vice-présidente, qui remercie sa collègue en déclarant : «nous ne pouvons plus rester silencieuse». Avec ce discours, Alexandria Ocasio-Cortez confirme donc encore un peu plus son statut de femme forte au sein du camp démocrate.