Le monde du textile complice des persécutions infligées aux Ouïghours ? C'est en tout cas l'accusation portée par une coalition de 180 ONG de défense des droits de l'Homme.
Alors que la pression sur le régime chinois est de plus en plus forte ces dernières semaines face au traitement réservé à la minorité musulmane, cette nouvelle révélation met toute une industrie dans l'embarras. En effet, la Chine est le premier producteur de coton mondial, et 84% de ses stocks proviennent du Xinjiang, la région qui abrite une grande majorité des Ouïghours.
Toutes les entreprises majeures du secteur travaillent donc avec le pays, à tel point que la coalition est «virtuellement certaine» qu'au moins un produit en coton sur cinq vendus dans le monde est obtenu grâce au coton produit dans les camps de travail du Xinjiang. 1.8 millions de Ouïghours et autres minorités musulmanes seraient enfermés dans ces derniers.
Pékin nie encore et toujours
Plusieurs entreprises avaient déjà été pointées du doigt pour leurs relations avec les camps chinois, mais peu ont véritablement pris la parole pour s'expliquer ou pour annoncer des mesures. H&M et Ikea avaient déjà déclaré qu'ils n'achèteraient plus de coton qui proviendrait de la région. Uniqlo, de son côté, n'avait pas caché travailler avec le coton de Xinjiang, assurant dans une publicité qu'il était «connu pour sa superbe qualité».
De son côté, la Chine continue de nier tout mauvais traitement réservé aux Ouïghours dans la région. Pékin explique en effet que les personnes qui travaillent dans ces camps sont là pour être réinsérées, de manière à prévenir le terrorisme. Pour autant, cela n'empêche pas les accusations de stérilisation forcée et de nettoyage ethnique de se multiplier.