Pour son premier meeting en tant que candidat à l'élection présidentielle américaine, dimanche 19 juillet, Kanye West s'est laissé gagner par l'émotion. Réunis à Charleston, en Caroline du sud, les personnes venues assister au lancement de sa campagne l'ont écouté alors qu'il tenait un discours désordonné et finissait par fondre en larmes.
L'artiste est apparu devant son public vêtu d'un gilet pare-balles portant la mention «securité». L'inscription «2020» était quant à elle sculptée dans ses cheveux.
Kanye West s'est ensuite lancé dans un discours quelque peu décousu, évoquant notamment Harriet Tubman, figure de l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis. Ancienne esclave elle-même, elle est connue pour avoir facilité l'évasion de nombreux autres. Mais le candidat West, lui, estime qu'elle «n’a jamais vraiment libéré les esclaves, elle les a juste fait travailler pour d’autres blancs».
Dans plusieurs vidéos réalisées lors du meeting, on peut nettement entendre la désapprobation de certains participants à la suite de ces propos. L'un d'entre eux lâche même : «C'est bon, on s'en va».
UN ÉTONNANT Discours anti-avortement
Mais Kanye West ne s'est pas arrêté là. Au cours de cette rencontre d'environ une heure, il a également évoqué son «QI de 132» qui, selon ses mots, fait de lui un «génie» mais l'a conduit à l'hôpital car «son cerveau était trop gros pour son crâne».
Kanye West attaque Harriet Tubman lors du premier rassemblement présidentiel: "Elle n'a jamais vraiment libéré les esclaves" mais les a fait travailler pour d'autres blancs #KanyeWest #HarrietTubman pic.twitter.com/LH0RAYZ4Dw
— NWE (@NWEworldwide_) July 19, 2020
Demandant plusieurs fois à son public de ne pas applaudir, le rappeur a également fait exclure un participant qui cherchait à attirer son attention.
Sa prise de position concernant l'avortement a sans doute constitué le moment le plus marquant de ce meeting. Très ému, l'artiste a assuré avoir songé à l'IVG lorsque son épouse, Kim Kardashian, est tombée enceinte pour la première fois. Il a ensuite évoqué sa propre naissance : «Mon père voulait que ma mère avorte de moi. Ma mère m'a sauvé la vie. Il n'y aurait pas eu de Kanye West parce que mon père était trop occupé».
En larmes, le candidat West a ensuite répété : «J'ai failli tuer ma fille! J'ai failli tuer ma fille!»
Oh my God, what is happening pic.twitter.com/4wWgT6tw8O
— philip lewis (@Phil_Lewis_) July 19, 2020
Retrouvant son calme, il a ensuite précisé qu'il ne s'opposait pas à l'IVG. Selon lui, la procédure doit rester légale mais des compensations financières doivent être proposées pour dissuader les femmes qui souhaitent y avoir recours. «Tous ceux qui ont un enfant reçoivent un million de dollars», a-t-il lancé.
Ce premier meeting de campagne a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux. Certains s'inquiètent de la santé mentale de Kanye West, diagnostiqué bipolaire en 2017, quand d'autres défendent son droit à s'émouvoir.
Quoi qu'il en soit, son avenir en politique reste incertain puisqu'il s'est déclaré candidat à l'élection présidentielle américaine très tardivement, le 5 juillet, alors que pour pouvoir participer au scrutin, il fallait réunir 132.781 signatures d'électeurs avant le 15 juillet.