Le président Donald Trump est apparu pour la première fois samedi portant en public un masque de protection contre le coronavirus, le jour où les Etats-Unis ont enregistré un nouveau record de contaminations.
Cette première apparition masquée du président, lors d'une visite à l'hôpital militaire Walter Reed dans la banlieue de Washington, a une forte valeur symbolique aux Etats-Unis au moment où l'épidémie est en pleine expansion en particulier dans des Etats du sud comme la Floride ou le Texas.
Le Covid-19 continue aussi de progresser rapidement en Amérique latine, où les bilans viennent de dépasser 71.000 morts au Brésil, 11.000 au Chili et 11.000 également au Pérou.
Depuis l'apparition du virus, M. Trump avait évité de se montrer en public avec un masque, alors même que le port de cette protection est recommandé par les autorités sanitaires américaines.
Il avait ainsi contribué à faire de cette question un enjeu de controverse politique, car le refus de porter le masque est vu dans une partie de la société américaine comme une affirmation de la liberté individuelle du citoyen face aux autorités fédérales et internationales.
«Cela dépend du moment»
Samedi soir, M. Trump a mis un masque bleu sombre pour visiter des militaires américains blessés au combat à l'hôpital Walter Reed de Bethesda, dans le Maryland, près de Washington.
«Lorsque vous parlez avec des soldats qui sortent tout juste de la table d'opération, je crois que c'est quelque chose de très bien de porter un masque», a-t-il déclaré à la presse avant cette visite. «Je n'ai jamais été contre les masques, mais je suis convaincu que cela dépend du moment et de l'endroit».
Les Etats-Unis sont de loin le pays le plus lourdement touché par la pandémie avec plus de 134.000 morts - 134.729 selon le comptage effectué samedi par l'université Johns Hopkins. Selon les chiffres de cette université de Baltimore qui fait référence, le pays a enregistré samedi un nouveau record de contaminations avec 66.528 cas en 24 heures.
Malgré cette évolution inquiétante, une partie du parc d'attractions Disney World à Orlando, en Floride, a été rouverte au public samedi, après quatre mois de fermeture.
Des centaines de personnes ont fait la queue pour se rendre au Magic Kingdom, l'un des deux espaces à accueillir du public avec l'Animal Kingdom. Tous les visiteurs présents avaient réservé leur billet pour permettre la maîtrise de leur nombre dans le parc et rendre possible la distanciation physique.
Etaient prévus la prise de température à l'entrée, le port du masque obligatoire, l'omniprésence de distributeurs de gel hydroalcoolique et l'espacement minimum de deux mètres dans chaque attraction ou à l'intérieur des boutiques.
Cette réouverture partielle de Disney World alors que la Floride connaît une accélération de l'épidémie a été souvent critiquée sur les réseaux sociaux.
Et la Floride n'est pas le seul Etat américain en difficulté. En Géorgie, Atlanta a décrété vendredi un retour à une phase de confinement strict après avoir partiellement rouvert la ville à un fonctionnement normal. Au Texas, des hôpitaux se disent saturés.
Lourds bilans en Amérique latine
En Amérique latine, c'est le Brésil qui est le plus lourdement atteint : le bilan officiel à la date de samedi était de 1.839.850 cas confirmés de contamination et de 71.469 décès, dont 1.214 dans les dernières 24 heures.
Au Chili, le bilan est de 11.272 morts, selon les données publiées samedi par le ministère de la Santé, qui incluent comme le recommandent les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) 3.484 cas "probables" de décès liés au virus.
Le Pérou comptait samedi 322.710 cas et 11.682 décès, selon le ministère de la Santé. Et la Colombie a officiellement dépassé samedi le seuil des 5.000 décès.
Depuis son apparition en décembre en Chine, le Covid-19 a tué plus de 561.000 personnes à travers le monde et en a contaminé près de 12,6 millions.
Deux experts de l'OMS, un épidémiologiste et un spécialiste de la santé animale, doivent entamer une mission exploratoire en Chine.
En annonçant vendredi que ces experts se rendaient à Pékin, la porte-parole de l'organisation, Margaret Harris, a déclaré qu'ils auraient des entretiens avec des responsables chinois et détermineraient les lieux que la future mission d'enquête devra visiter.
«L'une des plus grandes questions est de savoir si le virus a été transmis à l'homme par un animal et de quel animal il s'agit», a souligné Mme Harris.
Ces derniers jours, de nouveaux foyers sont apparus en Europe, le continent le plus endeuillé avec plus de 200.000 morts (pour 2,8 millions de cas), mais la situation paraît sous contrôle pour le moment.
En Israël, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi à Tel-Aviv pour protester contre la gestion de l'épidémie et de ses conséquences par le gouvernement.