La surface forestière exploitée en Europe augmente fortement depuis 2015 malgré le rôle essentiel des forêts, et elle n'est pas la seule à souffrir.
Précisément, la superficie forestière récoltée en Europe est en hausse de 49 % pour la période 2016-2018 par rapport à 2011-2015, indique une étude parue dans Nature s'appuyant sur des données satellites et des estimations de la biomasse forestière. D'après les scientifiques, l'augmentation du taux de récolte des forêts est notamment le résultat de la récente expansion des marchés du bois, comme le suggèrent les indicateurs économétriques sur la sylviculture, la bioénergie à base de bois et le commerce international.
Or les efforts de conservation des forêts sont essentiels pour la réalisation de l'objectif de neutralité climatique de l'Union européenne (UE) d'ici à 2050, mettent en garde les chercheurs : «Si ce taux élevé de récolte forestière se poursuit, la vision de l'UE pourrait être entravée, et les pertes supplémentaires de carbone dues aux forêts nécessiteraient des réductions d'émissions supplémentaires dans d'autres secteurs afin d'atteindre la neutralité climatique d'ici à 2050».
Les forets ne sont pas seules a souffrir
L'augmentation de l'abattage d'arbres a été particulièrement marquée en Suède et en Finlande, ces deux pays représentant plus de la moitié de la hausse de superficie récoltée, indique NewScientist. La Suède et la Finlande ont historiquement de grandes industries liées à la forêt et sont dotées de zones de forêt, utilisées pour la production de carburant, qui ont atteint la maturité de récolte, explique Grégory Duveiller du Centre commun de recherche de la Commission européenne en Italie.
Sur la même période 2016-2018 comparée à 2011-2015, la perte de biomasse a également progressé fortement, de 69 %, les pertes étant particulièrement importantes dans la péninsule ibérique ainsi que dans les pays nordiques et baltes. Même constat pour les parcelles : la taille moyenne des parcelles exploitées a augmenté de 34 % en Europe, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la biodiversité, l'érosion des sols et la régulation de l'eau.